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12 Juin 2022 | International, Observatoire
 

À la veille du début de la présidence tchèque du Conseil de l’Union européenne, ce mois de juillet, le groupe de réflexion du Centre d’Analyse économique et du Marché (CETA, organisation non-gouvernementale) a publié une étude comparative intitulée « A new approach towards tobacco legislation : the case for harm reduction in CEE and the EU » (Une nouvelle approche de la législation sur le tabac : les arguments en faveur d’une réduction des risques en CEE et UE) lors d’une réunion à Prague.

Cette étude présente l’« indice de réduction des risques », une nouvelle mesure qui classe les États membres de l’UE en fonction de leur capacité à mettre en œuvre le concept de réduction des risques. Nous publions l’essentiel de son communiqué.

•• Cet événement organisé par le groupe de réflexion tchèque du Centre d’Analyse économique et du Marché (CETA), a réuni, le 9 juin à Prague, des experts en médecine et en addictologie afin de débattre de la façon dont l’objectif d’une « génération sans tabac » – où moins de 5 % des citoyens de l’UE consomment du tabac – peut être atteint d’ici à 2040 (voir 4 février 2021).

Les experts ont conclu que les objectifs définis dans le cadre du plan européen de lutte contre le cancer ne peuvent être atteints compte tenu de la situation actuelle et qu’une politique révisée en matière de lutte contre le tabagisme, fondée sur des preuves scientifiques, était nécessaire.

« Si la Commission européenne est sérieuse au sujet de ses projets de réduction du nombre de fumeurs et de l’impact du tabagisme, elle doit tout d’abord envisager le concept de réduction des risques en matière de tabagisme », souligne le Coordinateur national tchèque de la lutte anti-drogue, Mgr Jindřich Vobořil lors de l’événement.

« Le gouvernement tchèque s’est engagé dans cette démarche au sein de son programme pour la prochaine présidence. Je vais également la promouvoir dans le cadre de l’évaluation en cours de la Directive sur les produits du tabac, comme étant une politique efficace pour parvenir à une diminution réelle du nombre de fumeurs de cigarettes conventionnelles » a-t-il ajouté. 

•• « Les données indiquent que les approches orientées vers l’abstinence sont inadéquates. Opter pour des alternatives moins nocives semble être la solution pour les fumeurs », reconnait Ernest Groman, médecin, membre de l’Institut de recherche sur la nicotine de Vienne. 

La Suède est le seul pays européen se rapprochant de l’objectif des 5 % (de prévalence tabagique). Selon les experts, le pays observe un faible nombre de fumeurs, surtout grâce à la disponibilité d’alternatives moins nocives.

•• Viktor Mravčík, membre de l’association, ajoute : « la démarche portant sur la réduction des risques devrait être mise en œuvre par la Commission européenne dans le cadre du plan européen de lutte contre le cancer et de la révision de la Directive sur les produits du tabac. »

« Selon l’indice de réduction des risques, la République tchèque se classe au deuxième rang parmi les pays comparés. Le gouvernement tchèque devrait profiter de la prochaine présidence pour entreprendre un examen complet des politiques de lutte contre le tabagisme en s’appuyant davantage sur la science plutôt que sur les émotions », conclut le directeur de la recherche du CETA, Aleš Rod.