Certains commerces fermés ne pouvaient plus faire point relais ou n’avaient plus assez de places. Alors une buraliste de Laventie (4 982 habitants, 18 kilomètres de Béthune) a augmenté sa capacité d’accueil de colis et la partie café a été totalement transformée en zone logistique.
Un service qui permet également de maintenir une certaine trésorerie en cette période compliquée économiquement. Elle ne s’attendait pas à autant d’engouement de la population. « On reçoit 200 colis par jour », explique la buraliste qui a dû adopter une organisation méticuleuse et un rythme très soutenu à tenir jusque Noël.
•• « C’est une année particulière et les modes de vie changent, ils ont moins de temps et c’est plus pratique pour eux » assure-t-elle.
« Ce qui est compliqué, c’est que je reçois des colis de plusieurs transporteurs : DPD, Mondial relais, Chronopost, Colissimo, réseau Pickup … Chacun a son processus de tri de colis et ses propres scannettes. Je ne dois pas me tromper. Et parfois les transporteurs ne livrent pas en même temps… Quand ils livrent vers 8 h, je rentre les cartons et scanne le gros sac, mais ensuite je dois le faire pour chaque colis et les ranger, c’est double travail. Mais quand ils livrent à 11 h et que je sers les clients, je ne peux pas m’en occuper » détaille-t-elle.
•• Alors elle a décidé de fermer la partie tabac-presse entre 12 h et 15 h, le temps de s’organiser. Elle a également posté un message et des photos sur Facebook pour montrer la réalité aux gens.
« Certains clients sont très pressés. Dès qu’ils reçoivent le message comme quoi le colis est disponible, ils viennent le chercher, sauf que je n’ai pas eu le temps de faire le processus. Ils ne savent pas tout le travail qu’il y a derrière et que je suis aussi en train de servir le client. Et ils ne comprennent pas », confie celle qui peut recevoir des remarques désagréables.
« Mais la majorité des clients sont adorables. Certains m’encouragent et m’amènent même des chocolats ! »