
Le récent rapport « TAFE » sur le marché parallèle du tabac, réalisé pour le compte de la Douane et de la Mildeca, ne lasse d’étonner (voir les 23 et 22 octobre).
Non seulement ses chiffres (17,7 % de marché parallèle en 2023) sont très en deçà des autres études réalisées sur le même sujet et du « ressenti » de beaucoup de personnes de terrain (des buralistes aux élus municipaux, en passant par les forces de l’ordre et les tabacologues), mais on est surpris aussi de la partie traitant des motivations des acheteurs du marché parallèle.
En effet, on peut découvrir dans la synthèse du rapport cette énumération de leurs motivations :
/ « Le prix » : ce serait (à 74 %) la motivation principale.
On est surpris que ce ne soit pas la motivation principale d’achat – à 100 % – de tous les clients du marché parallèle.
Mais non, les auteurs du rapport ont déniché d’autres « motivations principales ».
Lesquelles ?
/ « Les voyages fréquents » : évidemment, où que l’on voyage, les prix du tabac sont plus attractifs qu’en France. Et de loin.
/ « Les horaires peu pratiques des buralistes » : vous avez bien lu !
Ce doit être une façon de rendre hommage aux buralistes qui ont ouvert ce matin leur point de vente au petit jour, parfois la peur au ventre.
/ « La volonté de ne pas enrichir l’État » : il est vrai qu’il est moins souciant d’enrichir les réseaux mafieux…
/ « La solidarité envers les vendeurs de rue » : une solidarité qui a bon dos… Du grand n’importe quoi !
On arriverait presque à oublier que l’explosion du marché parallèle du tabac soit due à une certaine politique fiscale.
On espère que la volonté de minimiser cette réalité n’était pas l’objet principal du rapport.
– Jean-Paul Vaslin




