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10 Déc 2013 | Profession, Vapotage
 

E-cig vapoteur 9Guerre de titres et avalanches d’interviews dans les médias, dès le prononcé du jugement du tribunal de commerce de Toulouse condamnant le vendeur spécialisé de cigarettes électroniques pour concurrence déloyale dans la promotion et la commercialisation de ses produits (voir Lemondedutabac du 9 décembre).

Pour les titres : «  Les buralistes renversent la vapeur » ; «  Coup de tabac sur la e-cigarette » ; «  E-cigarette, succès damné du tabac » ; «  Bataille gagnée mais pas la guerre » ; «  Et si le business de l’e-cigarette partait en fumée ».

Pour les commentaires, deux « sons de cloche » distincts.

• « Une décision plus forte qu’attendue » salue les responsables de chambres syndicales de buralistes interviewés qui rappellent la concurrence déloyale, sur le terrain, des boutiques de cigarettes électronique : « pour eux, tout est permis ».
A l’instar de Cyril Geiger (vice-président de la chambre syndicale Ile-de-France) sur le plateau de BFM TV : « depuis deux ans, les boutiques font tout et n’importe quoi en ne respectant pas les règles sur la loi Evin. Elles font appel à de la publicité comparative, dans le cadre d’une problématique santé, ou elles invoquent des économies réalisées, sans études précises. Ces boutiques ont tendance à s’implanter à côté des gros points de vente de tabac afin de capter abusivement leur clientèle et en utilisant des moyens qui ne sont pas autorisés pour le buraliste ».
« Une excellente nouvelle pour les 27 000 buralistes » a déclaré Pascal Montredon à l’AFP , avant de répéter sur les ondes : « tout ce qui ressemble à l’acte de fumer doit être encadré par l’Etat. Nous n’écartons pas l’idée d’inciter à déposer plainte ».

• « Une décision scandaleuse » pour Mickael Hammoudi, président du CACE (Collectif des Acteurs de la Cigarette électronique) : « le juge est allé au-delà de son rôle, alors même qu’un cadre réglementaire n’est pas encore fixé ». Et de souligner, à nouveau, la nécessité de définir un cadre juridique pour la e-cigarette.
Sur Europe 1, hier soir, et RMC, ce matin, le président du CACE parle de « non sens » à propos du jugement mais aussi de malentendu sur le nom même du produit qui génère « la confusion » : « depuis 2008, nous évoluons sur cette appellation de cigarette électronique, mais en fait, on devrait parler de vape, de vaporisateur, … ».
Confusion dans laquelle se garde bien de rentrer la chaîne de franchise Clopinette, pour France Inter, en faisant « très attention au choix des mots dans les campagnes de promotion pour éviter d’utiliser les termes saveur tabac, sevrage tabagique, … ».

Enfin, « un jugement qui n’a pas de sens » a réagi Bertrand Dautzenberg sur Europe 1, hier : «  le jugement sera cassé en appel ou en cassation. La cigarette électronique n’est pas un produit du tabac pour le Code de la Santé publique. C’est une alternative qui ne répond pas à la définition européenne du tabac. Le papier à cigarette est bien vendu un peu partout, par exemple. Il n’y a aucune raison de donner aux buralistes la vente de ce produit ».