Depuis ce mercredi, le prix de certains paquets de cigarettes a été revu à la baisse (voir 13 août). Si ce réajustement n’est que de quelques centimes, il fait redescendre des marques sous la barre symbolique des 10 euros. Ce qui inquiète associations et professionnels de santé.
•• Dans Le Figaro …« Il y a souvent de petites diminutions », explique le Comité national contre le Tabagisme (CNCT), « les fabricants rognent leurs marges sur les gammes les moins chères, qu’ils compensent par une évolution inverse sur leurs gammes premium ».
Mais pour l’association, ce mouvement baissier du prix de certains paquets montre une seule chose : que l’industrie du tabac « n’est absolument pas engagée dans une stratégie de réduction de la consommation de cigarettes, contrairement à ce qu’elle affiche régulièrement ».
•• Dans Libération … Selon l’addictologue William Lowenstein, « toute baisse de prix entraîne le risque de relancer la consommation, qui demeure très élevée dans notre pays ».
Une baisse des prix, c’est aussi un appel du pied fait aux jeunes consommateurs, selon les professionnels de santé interrogés. En France, plus d’un quart des 17 ans sont encore des fumeurs quotidiens et près de 60 % ont déjà testé la cigarette. Selon Santé publique France, chaque année, on estime que 200 000 mineurs commencent à fumer, à un âge en moyenne situé entre 13 et 14 ans.
Pour Gérard Mathern, les industriels du tabac « sentent le vent tourner » … « La clope est quand même devenue un peu has been chez les jeunes. Elle n’est plus la norme. C’est bien pour ça qu’ils diversifient leur production, qu’ils se lancent dans le tabac chauffé et les nouvelles formes de nicotine comme le snus. »
À moins de soixante jours du « Mois sans tabac », cette baisse des prix des cigarettes est un nouveau coup porté aux campagnes de prévention. William Lowenstein : « avec l’obscurité autour du CBD, le discours réactionnaire contre-productif autour du cannabis, l’absence de politique claire sur l’alcool … On se demande comment faire de la réduction des risques et de la prévention. C’est à en finir chauve. »