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1 Oct 2012 | Profession, Trafic
 

Depuis hier, la vague médiatique sur la hausse du prix du tabac ne fait que gonfler.

Hier soir, les journaux régionaux de France 3 ont largement relayé les réactions des fumeurs «  résignés à supporter des hausses qui ne les dissuadent pas » et la « bouffée de colère » des buralistes. Sur France 3 Limousin, un buraliste exprime sa crainte « d’une augmentation des cambriolages, du marché noir et de la contrefaçon ». Sur France 3 Midi-Pyrénées, Jean-Michel Quintin, buraliste à Albi et président de la chambre syndicale du Lot, estime que « c’est une politique contreproductive pour la santé publique puisque les fumeurs vont acheter leurs cigarettes ailleurs ou en Espagne. En particulier, les jeunes ». Le journaliste annonce les actions de blocage des frontières espagnoles organisées par les buralistes de Midi-Pyrénées.

Depuis ce matin 5h, les radios (France Inter, France Info, RTL, RMC, …) comme les journaux télévisés (LCI, BFM TV, Canal +, I>TELE, …) passent en boucle des reportages sur les achats transfrontaliers du week-end. Mais surtout, le traitement évolue au regard de la vague de hausse des prix et de pression fiscale : ce 1er octobre, + 2% sur prix du gaz et + 6,5% à 7% sur le tabac ; à venir, la hausse de la taxation sur la bière.
Trois points forts à retenir :
l’impact sur le budget des ménages, et notamment des plus démunis (RTL, France Inter, Canal +, …). Avec deux témoignages édifiants : « on préfère  s’abstenir de manger » ou « l’Assurance Maladie rembourse  un sevrage 50 euros par an, soit le 1/3 du coût du traitement par patch ».
une augmentation qui ne satisfait personne. Ainsi, BFM TV dans son journal de 7h : « Pas assez pour faire baisser la consommation, et trop pour les buralistes qui voient leurs commerces se vider au profit des achats transfrontaliers  ou sur internet », ce que confirme Pascal Montredon, président de la confédération des buralistes, interviewé, « nous avons peur de voir s’accentuer la disparition d’entreprises (6 000) et d’emplois (20 à 22 000) enregistrée depuis 2003 ».
où va la politique budgétaire du gouvernement ? Sur Radio Classique, l’économiste Claude Le Pen estime que « la taxation n’est pas viable à long terme. Taxer l’alcool, le tabac, c’est la stratégie des recettes de poches pour financer le budget social qui coûte de plus en plus cher. Mais ce sont des recettes non renouvelables : si on fait disparaître la consommation, on fait disparaître la recette de la taxe aussi ».

En conclusion, la position de Catherine Lemorton, présidente de la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale, invitée de Bourdin & Co sur RMC Info : « Il va falloir continuer à augmenter le prix du tabac, et surtout pour les primo accédants. D’un côté, les associations anti-tabac disent que ce n’est pas assez et nous avons une législation européenne qui nous contraint. De l’autre, je pense aux buralistes frontaliers qui ont de grosses difficultés. Il va falloir trouver un équilibre : c’est une réalité politique ». Poussée par Jean-Jacques Bourdin sur l’harmonisation européenne des prix, elle ajoute « On ira voir les instances européennes, c’est là qu’il faut agir ».