La contrebande et le marché parallèle, ce sont les grandes craintes des buralistes isérois avec l’augmentation des prix de ce 1er mars (de 0,50 centime à 1 euro / voir 28 février).
« Les premières semaines, ils vont un peu réduire leur consommation. Ça ne durera qu’un temps. Après, ils vont aller fumer à l’étranger » souffle, au Dauphiné Libéré, un buraliste à La Tour-du-Pin (à droite).
•• Un confrère à Grenoble, abonde : « la contrebande va exploser. On se rend bien compte que les fumeurs vont acheter leur cigarette ailleurs. C’est dramatique. Des clients qui ne viennent plus acheter leurs cigarettes, ce sont aussi des gens qui ne vont plus acheter le journal, des jeux, tous les autres produits qu’on propose … ».
À Beaurepaire, un buraliste accueille « très mal » cette nouvelle hausse. Il dénonce la « gué-guerre » entre les industriels qui contrôlent les prix et l’État qui taxe : « on nous avait dit qu’on serait tranquille pendant plusieurs années après le passage à 10 euros… C’est encouragé la vente à la sauvette, le trafic de tabac ». D’autres s’inquiètent de cette « augmentation de trop » : « on s’attend à une moindre consommation des fumeurs mais aussi une hausse des casses. Les cigarettes, c’est de l’or maintenant ! ».
•• Plutôt qu’un paquet au prix élevé, le buraliste de Grenoble suggère de miser sur la prévention. « Je suis buraliste depuis 25 ans et je ne suis pas fumeur. Des augmentations j’en ai connu. Je me pose une question : à quoi sert l’argent reversé aux associations de prévention ? Vous en voyez de la prévention vous ? Personne n’en fait alors que les jeunes en auraient bien besoin. Pour la cigarette, et pour la Puff (cigarette électronique jetable ndlr) … ça, c’est un fléau ! ».
•• « On ne les accueille jamais bien ces hausses. Ce n’est pas la bonne politique à mener. Ce que nous souhaitons, ce sont de petites augmentations régulières. Il faut qu’elles soient lissées. Là, c’est trop. Cette augmentation suit l’inflation générale. Ce n’est pas une question de fiscalité » conclut Thierry Meyronin, président de la fédération des buralistes de l’Isère et administrateur de la Confédération.
« Certains clients ne réalisent pas encore. D’autres disent des gros mots ! Ils disent que c’est scandaleux, qu’il faudrait harmoniser les prix en Europe. Tout le monde râle. »