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19 Sep 2021 | Profession
 

Samedi 25  septembre, ParisTurf va diviser sa taille par deux et passer au tabloïd … Derrière cette modification matérielle, le journal hippique de référence, créé en 1946, opérera un vrai changement de formule une semaine avant le Prix de l’Arc de Triomphe.

Sur la forme, la maquette, le logo, la une sont rénovées. Le prix restera, lui, à 2,50 euros. Sur le fond, l’esprit change aussi.

•• « Nous avons failli mourir », reconnaît, dans le JDD, Frédéric Lechevalier, directeur général depuis janvier de Matchem (nouveau nom du groupe ParisTurf).

En mai 2020, touché par l’arrêt des courses du fait de l’épidémie et par la crise du distributeur Presstalis, le groupe avait été placé en redressement judiciaire. Le PDG de Free, Xavier Niel, également propriétaire de Nice-Matin et actionnaire du Monde, l’a racheté.

Quatre quotidiens hippiques restent aujourd’hui dans le groupe Matchem : ParisTurfParis CoursesWeek-end et La Gazette des courses. Leur tirage total s’élève à 100 000 exemplaires dont 40 000 pour ParisTurf.

•• Le papier reste au cœur de la stratégie. « C’est pour nous un support très résilient : les parieurs plient le journal, le manipulent et écrivent dessus pour préparer leurs tickets de jeu » détaille le directeur général. « Mais nous en sommes trop dépendants. Il représente 80 % de nos revenus ; l’objectif est de descendre à 40 % ».

•• Ainsi, le groupe va tout changer sur le numérique. Le nouveau site Web favorisera la lecture sur mobile et mettra en avant la vidéo, notamment les courses en direct en partenariat avec la chaîne Equidia mais aussi des outils de replay et d’analyse des prestations hippiques.

« On va jouer la complémentarité pour accompagner les nouvelles tendances de jeu en ligne », justifie Frédéric Lechevallier, qui espère convertir des lecteurs à l’abonnement numérique « pour un prix inférieur à 15 euros par mois ». Le potentiel est grand : en 2020, 628 000 comptes de parieurs hippiques en ligne ont été actifs, selon l’Autorité nationale des Jeux.

•• Au-delà de son activité d’éditeur de médias, le groupe Matchem veut se moderniser sur ses deux autres métiers : les paris en ligne avec son site GenyBet et, surtout, les services aux acteurs des paris en ligne via sa marque Geny.

« Concrètement, nous proposerons en 2022 un service permettant d’accéder à son compte chez l’opérateur de paris en ligne de son choix pour jouer sans quitter le site d’information avec de la comparaison de cotes, de la recommandation et une ergonomie adaptée, d’abord sur l’hippisme puis sur le sport via la refonte de Geny.com ».

•• Alors que la question du danger des paris en ligne a été mise en avant lors du dernier Euro de football, Frédéric Lechevallier indique que Matchem « assumera sa responsabilité sociétale et défendra le jeu raisonné en tentant de devancer les exigences du régulateur ».

Le groupe Matchem prévoit d’investir plus de 15 millions d’euros jusqu’en 2024 et se fixe comme objectif de redevenir rentable dès 2022 en développant ses revenus sur le numérique et en réduisant ses coûts sur le papier.