Après plusieurs mois d’enquête, les policiers ont mis au jour, début septembre, un important trafic de tabac et de cannabis dans le bassin minier lensois. Six prévenus étaient jugés ce 9 octobre au tribunal judiciaire de Béthune.
Un dirigeant, un adjoint qui assurait son intérim pendant ses vacances, un chauffeur, un fournisseur et puis des petites mains : « L’entreprise » décrite par la Procureure, ce 9 octobre au tribunal judiciaire de Béthune, avait même pour « couverture » un local situé à Avion, déclaré comme un espace bien-être, rapporte La Voix du Nord.
•• Ce trafic a duré pendant plus d’un an. Les enquêteurs parlent de 30 kilos de résine de cannabis, de 40 kilos d’herbe et de plusieurs centaines de kilos de tabac.
C’est un renseignement anonyme qui pousse les policiers à mettre en place de longues surveillances aux abords de ce fameux spa privatif. Le 4 septembre, six personnes mises en cause – toutes du bassin minier – sont interpellées et placées en garde à vue. En parallèle, une quarantaine de clients « réguliers » sont identifiés.
•• À la barre, les quatre prévenus qui comparaissent libres (deux autres sont détenus) se succèdent pour détailler leur degré d’implication dans le trafic. L’un admet avoir fait une quinzaine d’allers-retours au Luxembourg pour ramener des cartons remplis de pots de tabac. Il y a ce couple aussi qui livrait cigarettes et stups. Et puis le meilleur ami du principal suspect – le dirigeant – qui le remplaçait lorsqu’il était en vacances et s’occupait également d’aller ramasser l’argent chez les clients.
Aucun n’a été rémunéré pour tout ça. Tous affirment qu’ils épongeaient en fait une dette d’argent envers le commanditaire du trafic. « C’était un accord entre nous », ont assuré les uns et les autres, balayant les questions du tribunal sur de « possibles pressions subies ».
Dans le box, le cinquième prévenu, de 38 ans, explique quant à lui avoir proposé ses services au jeune dirigeant. « Je l’ai rencontré dans un café, il a vu que j’avais des cigarettes luxembourgeoises sur moi. Je lui ai proposé de lui en ramener, c’est tout. » Pour les forces de l’ordre, le trafic de tabac aurait rapporté au « patron » plus de 45 000 euros et les stupéfiants, plusieurs dizaines de milliers d’euros.
•• Les juges ont prononcé à son encontre une peine de trois ans de prison dont un an sous sursis probatoire, auxquels s’ajoutent six mois de sursis révoqué. Il est maintenu en détention.
Pour trois prévenus qui comparaissaient libres, les peines vont de six à douze mois avec sursis simple. Le quatrième – qui avait, outre les livraisons, reconnu avoir ramené 4 kilos de cannabis de la métropole lilloise – a écopé de 18 mois dont 10 avec sursis. Celui qui ramenait du tabac du Luxembourg a été condamné à huit mois de prison avec sursis simple. (Voir aussi 13 août, 21 et 7 septembre)