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21 Jan 2020 | Profession
 

Patron d’un tabac-presse à Montbéliard et secrétaire général de la chambre syndicale des buralistes du Doubs, Sébastien Treve interpelle actuellement par courrier les candidats aux municipales de sa ville pour savoir ce qu’ils envisagent de faire localement pour mettre fin au trafic de tabac. 

Extraits de L’Est Républicain.

« Les effets de la hausse de 50 centimes de novembre dernier se sont fait sentir environ trois semaines plus tard » constate Sébastien Treve. « Nos ventes de Marlboro, la marque que l’on vend le plus et qui nous sert de thermomètre pour notre activité, ont été pratiquement divisées par deux. Et là, le trafic s’est accéléré. »

•• Un trafic multiforme selon lui : de l’achat transfrontalier en Allemagne pour « la famille et les copains » ; les salons de thé, bars à chicha et épiceries de nuit qui « se lancent dans la revente de cigarettes de contrebande en provenance du Maghreb ou d’Amérique du Sud » ; les chauffeurs routiers en provenance de l’est de l’Europe « qui glissent des cartouches dans leur chargement » …

« Ces pratiques illégales échappent à tout contrôle et ne sont pas sanctionnées » déplore-t-il, « les forces de police et les Douanes ne disposent pas de moyens suffisants et manquent de temps, m’ont-ils fait comprendre … ».

•• « Ce que nous, buralistes, réclamons depuis des années, c’est une harmonisation de la fiscalité à l’échelle européenne. La réduction de l’écart entre les taxes françaises et allemandes permettrait de dissuader les frontaliers de franchir le Rhin pour acheter leurs cigarettes. » explique-t-il.

« Nous qui faisons des efforts pour pérenniser notre activité demandons encore la fixation d’une limite haute pour le prix du paquet. Il ne faut aller au-delà de dix euros. Il est aujourd’hui très compliqué pour les anciens qui partent à la retraite de revendre leur affaire. Les banques ne croient plus au tabac » revendique-t-il.

•• Côté diversification, il sait de quoi il parle : relais-colis depuis trois ans et service cashback depuis décembre dernier.

Dans son établissement, « les cigarettes représentaient jusqu’ici 50 % du chiffre d’affaires et les jeux de la Française des Jeux (FDJ) un gros 40 %. La FDJ est en train de passer devant. Les gens fument moins, mais grattent plus ! Le dimanche après-midi, mon commerce ne désemplit pas » explique encore Sébastien Treve.