Dans le cadre de la séance plénière du Parlement européen qui se tient ces jours-ci à Strasbourg, le « groupe de travail contre l’ingérence de l’industrie du tabac » (voir Lmdt des 12 mars et 27 février) tient sa première réunion, ce mercredi 29 avril, dans l’après-midi.
La démarche est spécifique : haro sur l’industrie du tabac en Europe. On note dans les constats amenant à sa constitution : « l’industrie du tabac utilise la désinformation, la manipulation des médias et des décideurs politiques, l’ingérence dans la législation et la formulation des politiques, la publicité, la promotion et le parrainage, l’utilisation de fausses preuves sur la santé et l’économie, la philanthropie et la responsabilité sociale des entreprises.
« La philosophie de notre groupe de travail est simple, mais radicalement différente de ce qui a été pratiqué jusqu’alors : il s’agit de bâtir une nouvelle politique antitabac qui cible les fabricants de tabac ».
Le groupe, animé par l’eurodéputé socialiste du Nord, Gilles Pargneaux (photo), est composite : on y retrouve une UMP (Françoise Grossetête), des centristes (le français Robert Rochefort et la belge Frédérique Ries, tous deux très médiatiques), des écologistes (Michèle Rivasi, Bart Staes et José Bové que l’on ne présente plus), des représentants de la gauche de la gauche (Martina Anderson et Younous Omarjee) et des membres du mouvement italien « 5 Etoiles » ( Eleonora Evi et Fabio Massimo Castaldo). Ils sont accompagnés par l’élue municipale parisienne et écologiste, Pauline Delpech (voir Lmdt des 8 septembre et 23 juin 2014).
Dans un document du groupe socialiste au Parlement européen, on retrouve les cinq priorités de ce groupe de travail :
. veiller à la transposition ambitieuse de la Directive Tabac, en poussant les États membres à aller plus loin ;
. exiger de l’Union européenne et des États membres l’application stricte et sans délai de l’article 5.3 de la convention cadre de l’Organisation mondiale de la Santé pour la lutte antitabac ;
. exiger la ratification et la mise en œuvre du protocole de l’OMS visant à éliminer le commerce illicite du tabac ;
. empêcher le renouvellement des « accords de coopération » entre l’Union européenne et les fabricants de tabac ;
. établir un lien entre « paquet générique » et « traçabilité indépendante des produits du tabac ».