Selon Les Échos, Emmanuel de Rohan Chabot, l’une des figures de la libéralisation en 2010 du marché des jeux d’argent et de hasard sur Internet, envisage de céder le contrôle de ZEturf, le principal concurrent du PMU dans les paris hippiques sur Internet. Une société également active dans les paris sportifs en ligne sous la marque ZEbet.
Un mandat a été confié à la banque Rothschild pour lancer une ouverture du capital de la société, minoritaire voire majoritaire, selon plusieurs sources : « l’objectif pour les actionnaires, dont le fondateur et son associé maltais, est de céder les 24 % repris récemment à Eurazeo après plus de dix ans de présence au capital, à un autre fonds, ou de céder le contrôle à un acteur du secteur ».
Des opérateurs, et pas des moindres, se penchent sur le processus dont les actionnaires attendent entre 200 et 300 millions d’euros.
•• C’est notamment le cas de la Française des Jeux, rapportent plusieurs sources. Le poids lourd des jeux d’argent en France, qui ne cache pas sa volonté de croissance sur Internet, peut difficilement fermer les yeux. Son intérêt, s’il se confirme par une offre en bonne et due forme, constituerait un changement majeur : la FDJ s’est tenue jusqu’à présent à distance du PMU pour les paris hippiques en ligne.
Son arrivée dans les paris hippiques ferait l’effet d’une bombe, alors que le PMU va mieux. Dans la filière hippique, d’aucuns ont d’ailleurs plaidé ces dernières années en faveur d’une absorption du PMU par la puissante et riche FDJ afin de contribuer à régler les maux de la filière. Interrogée, celle-ci ne fait pas de commentaire.
•• Serait également à l’affût Betclic, l’un des principaux acteurs des paris sportifs en ligne, présent dans le poker sur Internet et les paris hippiques en partenariat avec … ZEturf. Betclic, qui ne fait pas non plus de commentaire, appartient de surcroît au groupe FL Entertainment, récemment constitué avec la mise en Bourse, à Amsterdam, de la galaxie de Stéphane Courbit , avec une forte ambition de croissance.
•• L’opérateur suédois Unibet, autre ténor des paris sportifs en ligne, lui aussi actif dans les paris hippiques en France en partenariat avec ZEturf, est également cité (sollicité parLes Échos, ce dernier n’a pu être joint à ce stade). Le nom de Barrière circule également, sachant que le groupe familial d’hôtellerie et de casinos, qui n’a pas non plus souhaité réagir, a mis le numérique au cœur de sa stratégie.
Après un échec dans le poker en ligne avec la FDJ, Barrière a fait son retour ces dernières années dans les jeux d’argent sur Internet en se positionnant d’abord, il y a bientôt deux ans, sur les paris sportifs dans le cadre d’un accord avec un opérateur arménien, fournisseur d’une offre en marque de blanche. Les protagonistes ont également évoqué un déploiement dans les paris hippiques.
•• Reste la grande question : Emmanuel de Rohan Chabot tournera-t-il la page des paris en ligne à l’occasion de cette opération capitalistique ? Ce n’est pas à l’ordre du jour, affirment des sources.