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11 Oct 2023 | Trafic
 

Cigarettes de contrebande, stupéfiants en tous genres discrètement vendus sous le manteau, matériel de téléphonie, baskets, denrées alimentaires parfois périmées … Ici, on trouve de tout. Et lon peut même se restaurer sur place, autour de chariots supportant un braséro sur lequel rôtissent des brochettes de poulet. Bienvenue rue Marx-Dormoy, dans le 18ème à Paris.

Sur quelques centaines de mètres de bitume, à partir de la place de la Chapelle, en direction de la station de métro Marx-Dormoy, des dizaines d’hommes occupent le terrain. Si la situation n’est pas nouvelle, elle s’est largement amplifiée ces derniers mois. Créant un « sentiment d’oppression intolérable » pour les riverains, rapporte Le Parisien.

•• Sentiment accentué par les interminables travaux de construction d’une piste cyclable. Lancé au mois de février dernier, le chantier, que les ouvriers n’investissent qu’épisodiquement, désormais saturé de détritus, offre de multiples caches aux trafiquants de cigarettes qui se sont constitué leurs réserves à labri des plots de béton. 

Comme elle l’avait fait ces dernières semaines pour d’autres problématiques dans le 10ème arrondissement limitrophe, l’association « Demain la Chapelle » vient de déposer une plainte au nom de ses adhérents, pour « rupture d’égalité du territoire, refus des autorités d’assurer leurs missions de sécurité et de tranquillité publique ». Le secteur est le seul de Paris classé Quartier de reconquête républicaine, depuis 2019. Un statut censé permettre d’y renforcer la sécurité.

•• Cette situation, la mairie du 18ème reconnaît en être parfaitement consciente et assure s’emparer du problème. « Il est vrai que lon assiste à une explosion des ventes à la sauvette dans larrondissement et au-delà. Cest une économie de survie vraisemblablement liée à la crise. Des personnes pauvres qui vendent à de plus pauvres encore », analyse Kévin Havet, adjoint à la sécurité dans le 18ème.

Sur place, les effectifs de police municipale et nationale « effectuent des contrôles et confisquent la marchandise », assure l’adjoint. La Ville a d’ailleurs mis une benne à leur disposition pour entreposer le matériel saisi. « Une seconde va nous être attribuée prochainement, comme il en a été décidé au dernier Conseil de Paris, ce qui permettra de gérer les conséquences de ces ventes sauvages sur lespace public », précise-t-il.

L’initiative laisse dubitatifs certains riverains : « nous avons limpression de rester les parents pauvres du quartier », déplore l’un d’eux, alors que la rue de la Chapelle est « en voie d’amélioration » … pour en faire une entrée agréable de la capitale dans loptique des JO 2024. Photo : Le Parisien