Depuis la fin des JO, les marchands illégaux ont repris possession de l’espace public. Notamment les vendeurs de tabac à la sauvette (voir 30 juillet et 8 août).
Malgré la présence des forces de l’ordre, rien ne semble en mesure d’endiguer ce trafic selon un reportage du Parisien, publié ce 28 septembre, et dont nous reprenons des extraits.
« Il y a une mobilisation quotidienne de nos services face à ce phénomène qui perturbe la vie des Franciliens », a précisé le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez (voir 20 juin 2023) « mais nous n’aurons plus jamais les moyens exceptionnels dont on a disposé pendant les Jeux ».
•• (…) Comme dans le XVIIIe, autour de la porte de la Chapelle et de la rue Marx-Dormoy. Pendant l’été, les trottoirs y étaient dégagés pour laisser le passage sécurisé vers l’Adidas Arena, théâtre des épreuves de badminton.
Depuis le 9 septembre en revanche, les vendeurs de maroquinerie, de cigarettes ou de fruits et légumes sont revenus squatter les espaces publics, au point que les piétons sont parfois contraints de marcher sur la chaussée.
Deux touristes venues d’Amérique latine s’étonnent de voir tous ces vendeurs de rue sur des sites touristiques. « On a l’habitude d’en avoir chez nous, mais on ne s’attendait pas à trouver ça en France. Encore moins à ce qu’il y en ait autant, confient-elles. Ce n’est pas l’image que l’on avait de Paris. » (…)
Dans d’autres secteurs, encore davantage victimes de la vente à la sauvette – notamment de cigarettes de contrefaçon et de fruits et légumes, mais aussi de vêtements – les habitants se sentent abandonnés, comme dans « une zone de non-droit. »
•• Voici une semaine, le préfet — accompagné de Nicolas Nordman, l’adjoint à la Ville de Paris en charge de la sécurité — avait effectué une patrouille dans le XVIIIe où, sur chaque place, ils sont parfois plus d’une centaine à proposer des marchandises en pleine rue. Sauf que le travail de harcèlement semble ne rien y faire.
« La police nationale s’occupe de démanteler les filières. De notre côté, il faudrait que la loi évolue pour que nos policiers municipaux puissent effectuer des saisies », déplore l’adjoint à la sécurité. « Nos agents ont uniquement le droit de prendre ce qui est abandonné. Alors ils recherchent les cachettes qui servent de réapprovisionnement. Les bouches d’égout, les poubelles, les compteurs électriques … »
Les policiers municipaux ont dressé près de 5 500 procès-verbaux concernant les ventes à la sauvette depuis le début de l’année. « Mais il faut aussi que les gens arrêtent d’acheter. Ce sont des produits parfois dangereux ou mal conservés. Il y a toute une campagne prévention que nous voulons mener », reprend Nicolas Nordman, qui reconnaît que ce phénomène « ternit l’image de Paris ». Et qui ne semble pas prêt de s’arrêter.
« Sans une présence policière importante sur le terrain, il est difficile d’éradiquer ce fléau » indique-t-on du côté du syndicat de police Alliance. « Et les acteurs de ces activités illégales sont souvent des réseaux d’étrangers en situation irrégulière. Se pose donc la question de leur surreprésentation dans ce type d’infraction et de la gestion qui en découle. » (À suivre)