Des buralistes en colère ont neutralisé des radars automatiques à Toulouse en les recouvrant de sacs en plastique pour protester contre le projet du gouvernement d’augmenter le prix du paquet de cigarettes à 10 euros, a constaté un photographe de l’AFP, ce jeudi dans la soirée (voir Lmdt du 20 juillet).
•• Des petites affiches « Non au paquet à 10 euros, clients spoliés, buraliste menacé » ont été collées sur les radars par un poignée de buralistes. Une banderole « Supprimer les buralistes ne fera pas baisser le tabagisme » a été déployée. Des actions similaires doivent avoir lieu en soirée dans l’agglomération toulousaine, dans le reste de la région Occitanie et ailleurs en France, selon les organisateurs.
« Dans toute la France, les radars automatiques seront couverts d’une bâche ou d’un sac poubelle », a assuré à l’AFP le président de la Fédération des chambres syndicales des buralistes d’Occitanie, Gérard Vidal.
•• « Ce produit (les cigarettes) est dangereux mais tous les gouvernements successifs n’ont lutté contre ce fléau qu’en augmentant les prix, il n’y a pas assez de prévention à destination des jeunes », a-t-il ajouté.
« On demande un plan de lutte contre les marchés parallèles, comme les ventes frontalières ou sur internet. En Andorre par exemple, le paquet est à deux euros », a-t-il insisté. De nombreux fumeurs ou revendeurs de la région s’y approvisionnent à moindres frais. Avec un paquet de cigarettes à 10 euros contre moins de 7 euros en moyenne actuellement, « c’est le buraliste en tant que premier commerce de proximité qui est menacé », a conclu M. Vidal.
•• La confédération des buralistes avait rencontré mercredi la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, lui faisant part de « l’inquiétude montante » de la profession, deux semaines après l’annonce de l’augmentation du prix du paquet de cigarettes à 10 euros d’ici trois ans (voir Lmdt du 19 juillet).
« Nous lui avons fait part de l’inquiétude qui monte dans les rangs des buralistes », avait écrit dans un communiqué la confédération, qui regroupe les 25 000 buralistes français.
Le président de cette confédération, Pascal Montredon, avait souligné que si cette inquiétude « n’est pas apaisée, elle se manifestera durant l’été », faisant ainsi allusion à des manifestations possibles.