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16 Juin 2020 | Observatoire
 

Pas de véritable cohue ce lundi matin dans les supermarchés du tabac pour la réouverture de la frontière, mais l’effervescence des grands jours, « comme le premier samedi du mois après le jour de paye ».

Les clients français sont venus progressivement au rendez-vous. Au Bizet (face à la ville française d’Armentières / voir 28 mai), comme à Adinkerke (sur la côte), La Voix du Nord a mené l’enquête.

•• Au Bizet. Ainsi, ce couple de retraités qui s’est déplacé de Carvin …

Le sexagénaire, qui fume une trentaine de cigarettes par jour, était posté dès 8 heures devant la grille du grand magasin Tabac & Co : « ces trois mois de fermeture de la frontière, ça a fait très mal au porte-monnaie » confie-t-il.  Comme d’autres fumeurs, il n’a pas osé braver l’interdiction de circuler d’un pays à l’autre pendant le confinement. « Une amende de 250 euros côté Belgique, c’était plutôt risqué et ça ne vaut pas le coup » sourit-il, « mais c’est n’importe quoi l’Europe ! Pourquoi le prix du tabac n’est pas harmonisé ? »

 Derrière lui, une file d’attente commence à se former vers 9 heures car il faut respecter les distances entre clients. Des Lensois en sortent les bras chargés de seaux de tabac, paquets de filtres et de cartouches de cigarettes. Eux avaient anticipé la fermeture de la frontière et s’étaient constitué un stock. Mais leur approvisionnement n’a pas suffi à leur consommation de 10 à 15 cigarettes par jour : « du coup, on a moins fumé ».

 Un retraité venu de Lille, qui d’habitude se rend en Belgique une fois par mois, a profité de cette période de crise sanitaire pour passer de 60 à 10 cigarettes par jour. S’il revient au Bizet avec son épouse et sa fille, c’est aussi pour acheter du pain mais surtout « faire un petit tour » dans les autres commerces.

•• À Adinkerke, quand les premiers salariés de Stop & Shop sont arrivés sur leur lieu de travail, « il y avait déjà des clients qui attendaient l’ouverture du magasin sur le parking » témoigne l’une d’elle. Une demi-heure plus tard, le commerce ouvre ses portes. « Depuis, cela n’a pas arrêté » témoigne la responsable du magasin, « il s’agit essentiellement de Français, qui représentent environ 80 % de notre clientèle ».

Du monde, donc, mais pas plus qu’avant le confinement, et en tout cas aucune file d’attente interminable devant le commerce, dont l’accès a été spécialement aménagé pour éviter les rapprochements physiques.

« Nous avons tout fait pour que les gens n’attendent pas trop longtemps, avec cinq personnes en caisse qui servent rapidement, et une autre qui oriente les clients dès qu’ils arrivent dans le   magasin » résume la gérante de Stop & Shop.

Confirmation d’un Dunkerquois : « entre le moment où je suis arrivé sur le parking et que je suis reparti avec mon tabac, cela n’a pris que quinze petites minutes. Avant de venir, je m’étais dit que beaucoup de gens, par crainte de faire la queue, ne viendraient pas le premier jour. Donc, je ne craignais pas une ruée ».

Beaucoup de monde, mais pas d’embouteillages au magasin XL : « les clients n’arrêtent pas de défiler depuis 6 heures. Mais heureusement pour eux, ce n’est pas la cohue car nous avons bien préparé cette réouverture, avec une vingtaine de personnels mobilisés. »