La fédération du commerce spécialisé Procos (voir 26 février 2019) chiffre à -15 % la baisse des visites dans les commerces, à fin juin, par rapport à 2021. Toutes les formes de commerce sont touchées : centres commerciaux, super et hyper-marchés, boutiques de centres-villes. Cependant, les clients qui se déplacent moins achèteraient plus lorsqu’ils viennent. Analyse des Échos.
En fait, l’activité dans ces points de vente n’a pas retrouvé son niveau de 2019.
Au 25 juin, dernières données de l’observatoire Procos/Stackr, le retard se chiffrait à -15 % par rapport à la même période des trois années précédentes. Le chiffre est de -15,4 % pour les commerces de centre-ville et s’établit à – 14,4 % pour les centres commerciaux (source Quantaflow). Même les courses du quotidien sont affectées, et les hypermarchés sont à -7,6.
•• Toutes les régions sont touchées, plus ou moins fortement. La Provence-Alpes-Côte d’Azur limite la casse, avec une baisse de la fréquentation des magasins comprise entre -5 % et -10 %. L’ouest du pays (Bretagne et Pays de la Loire) et l’Ile-de-France, zones prospères économiquement, sont entre -10 % et -15 %.
Le reste du pays, des Hauts-de-France à l’Auvergne-Rhône-Alpes en passant par le Centre et la Nouvelle-Aquitaine, affichent un creux de -15 % à -20 %. Paris retrouve de l’allant mais reste marqué par le travail à distance. Dans le quartier parisien des affaires, La Défense, le métro a perdu presque un tiers de ses utilisateurs.
•• Les causes s’entrecroisent. Le télétravail a vidé certains cœurs de ville deux jours par semaine. Le vendredi notamment, les bureaux sont désertés. La hausse du prix du carburant a aussi un impact.
Les distributeurs reconnaissent tous que les clients viennent moins souvent, afin de faire des économies. Ceux qui se déplacent achètent plus qu’autrefois. Les consommateurs rentabilisent leurs déplacements. Procos note « un décrochage entre les chiffres d’affaires des magasins et leur fréquentation ». Ainsi, si l’on compare à 2021, la fréquentation affichait une baisse de -6,5 % au 25 juin, alors que les ventes ne régressaient que de -2 %.
Pendant la période Covid et lors des fermetures, les ventes de sites Internet de la plupart des enseignes ont explosé. Mais, cette compensation n’a pas duré. Procos indique que les ventes web de ses adhérents ont été en forte chute en 2022 (-26 % sur le semestre par rapport à 2021) après les fortes croissances de 2020 et 2021.