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3 Juil 2022 | Profession
 

Les patrons d’Engie, EDF et TotalEnergies ont appelé les Français à la « sobriété » en leur demander de limiter « immédiatement » leur consommation d’énergie, dans une tribune publiée dans la presse. Mais les efforts individuels ne sont pas le seul levier.

Côté consommation d’électricité, les enseignes des magasins ainsi que les panneaux publicitaires allumés la nuit pourraient être éteints, ce qui représenterait une intéressante économie d’énergie, suggère Ouest France en utilisant en illustration … une carotte de buraliste.

•• Pour les enseignes lumineuses, un décret de 2012, appliqué en 2018, oblige en principe déjà les magasins concernés de les éteindre entre 1 heure et 6 heures du matin. Selon le ministère de la Transition écologique, cette mesure aurait permis d’économiser 1 000 gigawatts par heure, soit l’équivalent de la consommation de 370 000 ménages.

Cette mesure avait été prise à l’époque d’abord pour réduire la pollution lumineuse, nuisible aux oiseaux et affectant notamment la biodiversité. Cette économie d’électricité prend une autre dimension aujourd’hui, face au risque de pénurie et de flambée des prix de l’énergie attendus l’hiver prochain. Selon plusieurs organismes, ce décret de 2012 n’est cependant pas encore complètement respecté.

•• Autre tendance forte du marché publicitaire, les panneaux publicitaires éclairés. Selon le rapport Analyse sociétale du gestionnaire du Réseau de Transport d’Électricité (RTE) datant de février 2022, plus de 9 000 de ces panneaux étaient installés en France en 2019, dans les métros et aéroports notamment.

Une forte progression, d’environ 20 % par an, et qui pourrait bien remplacer la moitié des panneaux publicitaires papier d’ici 2050, estime RTE. Selon l’Agence de l’Environnement et de la Maitrise de l’Énergie (Ademe), ces panneaux ont un fort coût environnemental. L’impact de chaque panneau serait de 245 kilos d’équivalent CO2 par année d’utilisation, en comptant la phase d’utilisation et le coût de production de l’écran.

Mais son coût énergétique au fil du temps pose également question. L’Ademe estime « qu’au bout de dix ans d’utilisation, [chaque] panneau aura consommé 20 477 kWh », soit la dépense énergétique annuelle de quatre ménages français, ou 8,8 personnes. Multipliez par 9 000, et on obtient la consommation annuelle de 79 200 personnes.

En 2017 déjà, quand ces panneaux n’étaient que 600, principalement à Paris, RTE se demandait s’il n’était pas utile de les éteindre l’hiver.

•• Interrogé en 2019 par FranceInfo, Jean-François Decaux, du groupe industriel spécialisé dans la publicité urbaine JCDecaux, avait fait valoir un meilleur bilan carbone que celui des affiches papier : « ces panneaux, c’est déjà mieux que d’envoyer quelqu’un avec une voiture changer l’affiche, et ce ne serait pas une bonne idée … parce que c’est la publicité qui nous fait vivre. »

Photo : Ouest France