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3 Juil 2022 | Profession
 

Tous les établissements de restauration et de brasserie ont perdu un avantage de taille depuis ce 1er juillet. Le plafond du titre-restaurant, qui s’élevait à 38 euros par jour depuis juin 2020, repasse à 19 euros. Quant à son utilisation, elle est de nouveau interdite le week-end et les jours fériés.

Décidé par le gouvernement pour faciliter la relance d’un secteur durement touché par la pandémie, ce coup de pouce n’avait pas vocation à perdurer, rappelle Le Figaro. Alors que son effet s’est avéré très positif.

Selon la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF), il a permis d’augmenter de 50 % le panier moyen des utilisateurs de titres-restaurants dans la restauration traditionnelle, le faisant passer de 14 à 21 euros.

•• Le Gouvernement avait prévenu qu’il n’y aurait plus de prolongations, mais il y met un terme à un moment difficile.

Certes, la restauration sort la tête de l’eau : pour la première fois en mai, l’activité a dépassé de +4 % celle de 2019, selon le cabinet Food Service Vision. Mais l’inflation (produits alimentaires, énergie…) est une menace pour les dépenses de loisirs des Français, en particulier leurs sorties au restaurant.

« C’est une manière de détourner les Français de la restauration traditionnelle, où un repas coûte généralement plus de 20 euros. Ce n’est pas le moment de faire cela » regrette Alain Fontaine, président de l’association des maîtres restaurateurs (voir 3 février).

•• La Commission nationale des titres-restaurants (CNTR) avait demandé de passer le plafond du titre-restaurant à 29 euros de manière pérenne pour les restaurateurs, et 19 euros pour les autres points de vente agréés (distribution alimentaire, commerce de bouche…). Elle n’a pas obtenu gain de cause auprès des ministères de l’Économie et du Travail.

« Les dérogations accordées depuis deux ans ont permis de relancer la consommation dans les restaurants, fermés lors des confinements » justifie-t-on à Bercy. Elles ont aussi permis d’atteindre leur deuxième objectif : écouler les stocks de titres-restaurants de 2021.

•• « Le risque est de voir les Français privilégier les boulangeries et supermarchés, pour leur pause déjeuner » regrette, également dans Le Figaro, Romain Vidal, secrétaire général du Groupement national des Indépendants (GNI) Paris Île-de-France.

Bénéficiant à 4 millions de salariés, le titre-restaurant représente un marché de 7 milliards d’euros. « Il peut représenter jusqu’à 50 % du chiffre d’affaires d’un commerçant » poursuit Romain Vidal, « nous demandons à Bercy de limiter les commissions (en moyenne 4 % hors taxes) imposées par les émetteurs (Edenred, Sodexo…), pour faciliter son usage chez les indépendants. »