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6 Fév 2018 | Profession
 

Début de débat « rugueux » sur le plateau d’« Europe Soir », consacré à l’efficacité du prix dans la lutte contre le tabagisme au lendemain de la publication de l’arrêté d’homologation effectif au 1er mars  (voir Lmdt du 4 février).

•• Karine Gallopel-Morvan (maître de conférences en marketing social à l’École des hautes Études en Santé publique et membre du CNCT / voir Lmdt des 1er juin 2017 et 18 juin 2014) a défendu l’arme du prix en citant des statistiques générales « quand on augmente les prix de 10 % de manière régulière on baisse de 8 % les ventes sur les jeunes et de 15 % sur la populationc’est prouvé » et de citer les deux pays à politique de prix très forte avec une prévalence tabagique faible : Australie et Grande-Bretagne.

Philippe Coy lui a rappelé « un détail » : le développement du marché parallèle depuis 2003. Avant d’évoquer les assurances, en son temps, de cette même Karine Gallopel-Morvan sur « l’efficacité évidente du paquet neutre » … et dont on sait ce qu’il en est advenu.

•• Après ces échanges vifs, Philippe Coy a tenu à calmer le débat : « là où je vous rejoins, la prévention doit être un argument plus développé. Il faut arrêter d’avoir des débats dogmatiques et partisans (…) Arrêtons d’affronter des chiffres qui ne veulent rien dire. Il faut partager une méthode, une vision ! Le prix n’aurait de sens que si nos frontières devenaient étanches. Le marché parallèle, ici à Paris ou à Toulouse c’est une réalité. 6 000 débits de tabac ont fermé et ce n’est pas pour autant que la prévalence tabagique a baissé ! Posons-nous les bonnes questions et dépassionnons les débats ».

•• Les interventions des auditeurs se sont centrées sur les incitations au sevrage tabagique.

Karine Gallopel-Morvan a reconnu que, malgré les efforts sur le remboursement des substituts, l’accès aux services d’accompagnement était moins développé qu’en Grande-Bretagne par exemple. « Depuis 2005, la prévalence tabagique s’est stabilisée faute de respect des lois et d’argent pour faire de la prévention efficace ».

•• Philippe Coy a souligné que la Grande-Bretagne avait mis aussi l’accent sur le développement du vapotage et a insisté sur le rôle que devait jouer les buralistes : « nous sommes prêts à accompagner une politique de santé cohérente. Nous pouvons avoir un rôle de prescripteur avec le vapotage et d’autres produits de substitution qui seront présents demain chez nous ».

Après avoir rappelé, justement, que « l’outil fiscal utilisé depuis 15 ans en France a peu de vertu parce qu’il ne fait que créer le marché parallèle ».