Cette semaine, L’Express publie un reportage sur le marché parallèle « vécu de l’intérieur ». Avec Marseille comme épicentre. Sur cinq pages. Parmi les éléments à retenir.
• Un chiffre. La dernière étude KPMG (voir Lmdt du 28 mai) fait ressortir que 2,7 milliards de cigarettes venant d’Algérie ont déferlé illicitement sur le marché français l’année dernière (1,7 milliard de plus qu’en 2012).
• Les constats de la journaliste (Anne Vidalie) : « Ici (à Marseille), chacun le sait : c’est par bateau que la plupart des cartouches de Marlboro déboulent sur les trottoirs de Marseille où le paquet se vend 5 euros, soit 2 euros de moins que chez les buralistes » ; « Résultat de la dernière enquête ramasse-paquets : autour du Vieux-Port, 18,2 % des cigarettes viennent tout droit d’Algérie » ; « En Algérie, une cartouche de 10 paquets de Marlboro coûte 13 ou 14 euros si l’acheteur la paie en dinars, 20 à 30 % moins cher s’il débourse des euros. Dans les rues de Marseille, les demi-grossistes la cèdent pour 30 à 35 euros aux revendeurs qui, eux, la monnaient 50 euros aux fumeurs ».
• Des témoignages : « Bien souvent, les revendeurs s’en tirent avec de simples rappels à la loi. En cas de récidive, ils peuvent écoper de quelques mois d’emprisonnement. Autant de raisons qui conduisent certains spécialistes des stupéfiants à se reconvertir dans le tabac » (commissaire marseillais David Brugère) ; « Beaucoup de trafiquants sont devenus prudents. Ils ne font passer que des petites quantités sur les liaisons directes, très contrôlées » (un douanier d’Orly où atterrissent quotidiennement entre 10 et 20 appareils partis d’Algérie), « à présent, ils fractionnent leur trajet et transitent par l’Espagne ou le Portugal avec des valises pleines de cartouches »; « Barbès n’est plus, comme naguère, l’unique lieu de vente à la sauvette » (Gérard Bohélay, président de la fédération des buralistes d’Ile-de-France) « les points de distribution ont essaimé ».