Alors que l’on parle laborieusement d’un renforcement de la coopération douanière et policière entre la France et la Principauté d’Andorre (voir Lmdt du 10 juin). Les preuves et traces d’un formidable trafic, qui ne fait que s’intensifier, se multiplient avec la France. Au vu et au su de tout le monde (voir Lmdt des 14, 17, 29 et 31 mai). À preuve, les deux dernières saisies.
•• Le lundi 1er juin, un automobiliste, résidant en région parisienne, est contrôlé par les Douanes à Frouzins (Haute-Garonne), sur la route venant d’Andorre. Dans son coffre, pas moins de 504 cartouches.
Les suites judiciaires sont entre les mains du parquet de Toulouse. Il se trouve que l’individu est récidiviste. Il encourt jusqu’à 110 000 euros d’amende et trois ans de prison.
•• Le jeudi 4 juin, au matin, les douaniers de Bourg-Madame bloquent un véhicule utilitaire, immatriculé en Espagne, sur la commune de Porté-Puymorens (photo). Alors que la camionnette tentait de faire un demi-tour en catastrophe pour reprendre la direction d’Andorre. A l’arrière du véhicule : 1 675 cartouches.
Le chauffeur, un Portuguais résidant en Andorre, est comparu le lundi 8 juin au tribunal correctionnel de Perpignan. De quoi en savoir plus sur les circonstances de ce trafic.
Comme de bien entendu, ce sont des « inconnus » qui ont proposé à l’inculpé de « sortir » de la Principauté la camionnette, prise en charge à Andorre-la-Vieille. Pour 200 euros, toujours selon ses déclarations. Tout aurait dû bien se passer, puisqu’une Porsche devait « ouvrir » la route. Effectivement, cette dernière a été repérée par les Douaniers (il s’avère que son propriétaire est connu pour trafic de stupéfiants) et c’est trop tard que le son conducteur (disparu dans la nature, depuis) a prévenu le passeur qui n’a pas eu le temps de rebrousser tranquillement chemin.
Le tribunal l’a condamné à trois mois de prison, avec maintien en détention, et à 117 250 euros d’amende douanière. La fourgonnette étant confisquée.