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6 Fév 2018 | Vapotage
 

Militant de longue date de la vape, fondateur du CACE devenu Fivape dont il a quitté le bureau dernièrement, Mickaël Hammoudi n’est pas tout à fait un vapoteur ordinaire (voir Lmdt des 24 septembre 2016, 26 février 2014 et 2 juin 2013).

Cependant, c’est sous cette étiquette qu’il vient d’adresser un courrier à Emmanuel Macron, Agnès Buzyn et Gérald Darmanin pour une clarification sur les dispositifs du vapotage. La signature du Protocole État/ Confédération aurait-elle servi de de déclencheur pour celui qui, à l’automne, a lancé un appel à témoignages des vapoteurs sur le site « jenefumeplusgracealavape.eu » ?

Monsieur le Président de la République, Madame la Ministre,

Je me permets de vous écrire afin de vous exposer les importants enjeux de Santé Publique que constituent les dispositifs électroniques de vapotage dans la lutte contre le tabagisme en France ainsi que la situation ubuesque quant à son utilité. 

 Le tabagisme fait 80 000 morts en France chaque année, la France compte près de 16 millions de fumeurs et un taux de prévalence tabagique parmi les plus hauts d’Europe signifiant l’échec des politiques de santé menées jusqu’à ce jour.

En s’inspirant de la démarche (à partir des données de l’Eurobaromètre n°458) menée au printemps 2016, par Frank Baeyens, chercheur à l’Université de Louvain, on peut estimer qu’en France, 1,7 million d’ex-fumeurs ont arrêté de fumer grâce à la
 vape, dont un peu moins d’un million ne vapotent plus. Sur les 2,2 millions de vapoteurs actifs, 800 000 seraient vapoteurs exclusifs.

Votre position, Mme la Ministre, sur les produits du vapotage, est destructrice pour la santé des Français qui essaient de quitter la cigarette; il est inacceptable dans notre pays de continuer à laisser les Français mourir du tabac. Demander des études, des chiffres ou preuves scientifiques alors qu’elles existent déjà est devenu une situation incompréhensible de la part de notre Gouvernement. 

 Je vous demande, Mr le Président, Mme la Ministre, d’être bienveillants et de demander qu’une étude soit rapidement menée sur la population française, à l’égal de celle menée par la politique anti-tabac de Grande Bretagne chaque année depuis dix ans. 

Le cadre légal définit déjà les circuits de distribution en France ainsi que l’utilisation à travers la loi Santé qui sépare bien le vapotage des produits du tabac. Les dispositifs électroniques de vapotage doivent continuer, ainsi que les e-liquides, à être des produits de consommation courante, qu’ils contiennent ou non de la nicotine, les contenances et limitations sont aussi largement discutables, la dose létale étant fausse en bien des points.

Le vapotage permet de donner une chance à des fumeurs de quitter le tabac et d’améliorer leurs conditions de vie ; aussi, garder une position prêtant à dire que le vapotage ne permet pas d’arrêter de fumer est en 2018 dommageable pour la santé des Français. 

Et que dire du Protocole d’accord d’un montant d’environ cent millions d’euros aux buralistes avec pour objectif de « réduire la dépendance des buralistes aux ventes de tabac » ?

Ne serait-il pas plus utile d’investir cet argent dans la lutte contre le tabagisme avec des campagnes d’informations sur le vapotage plutôt que de développer le commerce où poison et antidote coexistent ? 

C’est un message extrêmement négatif envoyé à tous ceux qui œuvrent au quotidien pour aider les fumeurs à sortir de leur addiction au tabac.

Ne laissez pas Mr le Président, Madame la Ministre, « une sémantique » monopolistique, qualifiée par le mot « sevrage », continuer à laisser évoluer le tabagisme en France. Une simple phrase suffirait à changer le visage du tabagisme en France. 

J’espère que la République sera aussi en marche dans la lutte contre le tabagisme en France et qu’elle considérera enfin, à la différence de ses prédécesseurs, les dispositifs électroniques de vapotage à leur juste valeur : des produits qui permettent d’arrêter de fumer.

Cette simple position publique du Gouvernement permettra, j’en suis certain, de tenir des Français éloignés du tabac, d’enrayer la désinformation et surtout de décider des fumeurs à arrêter de fumer en utilisant le vapotage comme 53 % de nos voisins Britanniques. 

• Je me tiens à votre disposition pour un rendez-vous afin de vous exposer mes idées avec qui vous jugerez de droit, j’avais déjà rencontré, à l’Élysée, le docteur Olivier Lyon Caen, conseiller Santé de la Présidence, le Ministère de la Santé, le Secrétariat Général des Affaires Européennes au cabinet du Premier Ministre ainsi que la Direction Générale de la Santé.

Je ne suis à la tête d’aucune organisation ou d’aucun parti politique, je suis juste un citoyen Français au service de la France et de la lutte contre le tabagisme. J’ai envie de croire en la France sur ce sujet hautement important. 

Vous remerciant pour l’intérêt que vous porterez à ma demande, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président de la République et Madame la Ministre de la Santé et des Solidarités, l’expression de mes sentiments très respectueux.