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31 Juil 2023 | Profession
 

Dans l’émission « Les vraies voix » de Sud Radio, ce 26 juillet, Philippe Coy est revenu longuement sur l’actualité du réseau des buralistes, au cœur de cet été, en répondant aux questions de Judith Beller et Frédéric Brindelle. Extraits.

L’émission, à tonalité économique, a débuté … sur les soldes chez les commerçants, ce qui a permis au président de la Confédération de bondir sur l’occasion pour apporter la précision suivante : « avec le tabac, toute promotion est complètement interdite … sauf à considérer qu’il existe des soldes permanentes avec le marché parallèle puisqu’on y trouve le tabac moins cher que sur le marché légal. » 

•• Sur les récentes émeutes et les buralistes : « les buralistes ont été particulièrement touchés. 545 ont été sinistrés pendant ces longues nuits d’émeutes. Le préjudice économique est très important mais le préjudice moral l’est tout autant. J’ai une pensée émue pour ces collègues.

« Nous avons la chance d’avoir, dans notre réseau, la Mudetaf qui a été mobilisée dans les premières heures : 90 % des expertises ont été réalisées, 6 millions d’euros ont déjà été décaissés pour donner des acomptes. Le plus dur est de trouver des artisans pour réparer et s’approvisionner en équipements de sorte à retrouver une activité au plus vite.

« Nous sommes visés parce que nous sommes aussi présents dans les quartiers et les centres urbains et dès qu’il y a un événement, un buraliste n’est jamais loin … Et la valeur du produit tabac, facilement commercialisable sur le marché parallèle, attire les voyoux. Je salue la réactivité des ministères et des services de l’État. Nous attendons l’application des mesures qui ont été annoncées. »

•• Sur le marché parallèle du tabac : « cela fait plus de 20 ans que nous dénonçons l’arrivée du marché parallèle du tabac sur le territoire français, conséquence d’une pression fiscale opérée depuis 2003. Nous avons connu, au départ, un trafic essentiellement frontalier et ce mal s’est depuis généralisé. À tel point qu’il est organisé par un système mafieux.

Parce que, ces derniers temps, 5 usines clandestines de fabrication de tabac ont été démantelées en France (voir 19 janvier 2023). Cela veut bien dire qu’il y a une organisation mafieuse derrière la distribution de tabac de contrefaçon. La production de ce dernier s’est déplacé des pays de l’Est vers notre marché pour des raisons de coûts et de profits (…) 

Cela pose un vrai problème pour les buralistes. Car officiellement, c’est notre rôle de distribuer le tabac dans le cadre du traité de gérance qui nous lie à l’État. C’est aussi un grave coup de canif contre la politique de santé publique. C’est ce que nous voulons dire au nouveau ministre de la Santé.

Dans ces conditions, le prix n’est pas un outil dissuasif de santé publique contre le tabagisme. En cette période d’inflation, quand le consommateur trouve facilement du tabac 50% moins cher sur le marché parallèle …il arbitre. Voilà la conséquence d’un prix trop élevé pour un produit légal et réglementé comme le tabac. Cela crée un appel d’air pour la contrebande et la contrefaçon organisée par des réseaux mafieux. »