L’ACT-Alliance contre le Tabac dément le nouveau rapport publié par Philip Morris International (PMI) – commandé au cabinet KPMG (voir 9 septembre) – déclarant que 43 % des cigarettes consommées en France proviendraient du marché parallèle.
« Plus élevé d’année en année (+3 points par rapport à 2022), ce chiffre qui ne repose sur aucune méthodologie scientifique ne vise qu’un objectif : freiner les politiques de santé publique en affirmant que la hausse de la fiscalité des produits du tabac entraînerait une explosion du marché noir », dénonce le communiqué de l’association (extraits).
•• Reconnue par l’OMS comme étant le levier le plus efficace pour faire reculer le tabagisme, la hausse du prix du paquet de cigarettes n’a pourtant bien aucune conséquence sur les sources d’approvisionnement : selon les données des instances officielles (Santé Publique France et l’OFDT), 80 % des fumeurs sondés disent avoir acheté leur dernier paquet de cigarette chez un buraliste, soit la même proportion qu’il y a une dizaine d’années.
Le marché parallèle, incluant les achats légaux et illégaux, représente seulement 10 % à 20 % des ventes totales de tabac en France, soit deux à quatre fois moins que les estimations produites par des études financées par l’industrie de tabac. Les achats dans la rue, quant à eux, ne dépassent pas 1 % sur la période 2014-2022.
•• Par ailleurs, dans sa récente publication, Philip Morris affirme que ce « marché parallèle » entraîne une perte de 7,26 milliards d’euros pour l’État.
Or, rappelons que l’industrie du tabac ruine les finances publiques, en coûtant toujours bien plus cher à l’État que ce qu’elle ne lui rapporte : si en France l’État perçoit chaque année 16 milliards d’euros de recettes fiscales, le coût social du tabac s’élève à 156 milliards d’euros par an. Un fardeau financier supporté collectivement par tous les Français et Françaises : il représente annuellement 2 300 euros par habitant, fumeurs, non-fumeurs et nourrissons inclus (…)