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26 Sep 2018 | Profession
 

Entre hausse des prix de mars dernier et baisse des ventes de 10 %, l’État est toujours gagnant. Les recettes fiscales s’envolent, avertit Matthieu Pechberty, ce mercredi 26 septembre sur BFM Business. Voici les explications qu’il donne à sa manière. 

« À la fin août, les recettes fiscales avaient déjà rapporté 415 millions d’euros de plus que sur les huit premiers mois de l’année 2017, selon les chiffres du distributeur Logista.

« Un montant important accumulé sur seulement six mois, puisque la hausse des prix n’est intervenue que début mars 2018. L’objectif du gouvernement, qui visait 500 millions d’euros de recettes supplémentaires sur l’ensemble de l’année, est donc quasiment rempli alors qu’il semblait difficile à atteindre. Il sera même sans doute battu : les recettes fiscales supplémentaires pourraient atteindre 600 à 700 millions d’euros sur l’année, selon plusieurs sources.

•• « La hausse des prix sur le tabac est une vraie martingale pour l’État. Car entre 2015 et 2017, le gel des prix avait aussi provoqué une stagnation des recettes fiscales. Cette année, le gouvernement a fixé une hausse de prix suffisamment élevée pour que les ventes baissent, sans s’effondrer. Ainsi, l’effet des prix (+15%) reste supérieur à l’effet volume (-10%) permettant à l’État d’augmenter ses recettes ».

•• « À ce petit jeu, les buralistes sont encore plus gagnants. Ils ont gagné 50 millions d’euros en plus, soit une moyenne de 2 000 euros par bureau de tabac alors que les ventes ont baissé de 10% ! Mais en 2016, ils avaient négocié une augmentation de leur commission qui est passée de 7,5% à 7,7% du prix de vente cette année. Elle atteindra 8% en 2021.

•• « En 2019 et 2020, les prix progresseront encore d’un euro par an, pour que le paquet de cigarettes atteigne en moyenne 9 euros l’an prochain et 10 euros dans deux ans. Mais ces hausses annuelles de prix se feront en deux temps, de deux fois 50 centimes. Ce sera une nouvelle manière de limiter l’impact sur les ventes tout en permettant une augmentation des recettes fiscales. La martingale continue. »