À l’approche de la Coupe du monde de football, au Qatar, l’Autorité nationale des Jeux (ANJ) met le holà sur les paris sportifs (voir 8 et 9 novembre). Chargée de prévenir l’addiction aux jeux d’argent en France, elle lance une campagne inédite, avec un slogan direct et dissuasif : « T’as vu ? T’as perdu. »
Un clip de rap est diffusé sur internet et tourne sur les réseaux sociaux (YouTube, TikTok), en attendant des affiches dans le métro parisien dès ce lundi et pendant une semaine.
•• « Le but n’est pas de diaboliser les paris sportifs mais de porter auprès des jeunes, avec leurs codes, un message d’alerte sur les risques du jeu excessif » déclare, dans Le Figaro, Isabelle Falque-Pierrotin, la présidente de l’ANJ.
Le foot a toujours été le sport préféré des parieurs en ligne, devant le tennis et le basket. L’ampleur des mises lors des dernières grandes compétitions (366 millions d’euros pendant le Mondial 2018 et 435 millions lors de l’Euro 2020) a poussé l’ANJ à intervenir. Certes, le parcours de l’équipe de France est déterminant sur le montant des enjeux, mais l’Autorité s’attend à ce que les paris prennent une grande ampleur pour cette Coupe du monde.
•• Les parieurs sportifs – dont 70 % sont des hommes de moins de 35 ans – misent en moyenne 240 euros par mois. Mais un certain nombre sont devenus accros.
Tous jeux d’argent confondus (loterie, casino, poker, paris sportifs et hippiques…), l’Observatoire français des Drogues et des Tendances addictives avait estimé en 2019 à 1,4 million le nombre de personnes jouant à des jeux d’argent à risque. Pour 400 000 d’entre elles, cet engouement pour le jeu serait pathologique. C’est dans les paris sportifs que le risque est le plus élevé.