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2 Juin 2020 | Profession
 

Après la mise en examen de son mari qui a blessé un cambrioleur (voir 31, 30 et 28 mai), la buraliste met son bar-tabac de Montrevel en vente. La peur et le ras-le-bol ont eu raison de ce petit commerce familial, rapporte Le Parisien / Aujourd’hui en France. 

Pour Chantal Mermet, 53 ans, son bar-tabac, c’était toute sa vie. Depuis vingt-trois ans, elle y travaillait 7 jours sur 7, ne prenait qu’une semaine de vacances par an. Mais la semaine dernière, tout a basculé.

•• Ce mardi 2 juin, jour de déconfinement des bars et restaurants, aurait dû être un jour de fête pour Chantal. Avec le retour de ses clients. Mais finalement, elle ne rouvrira pas ce qui était le seul commerce du village de Montrevel et ses 450 habitants. Elle a même décidé de vendre son établissement.

Un véritable crève-cœur car, avant elle, c’est sa mère qui tenait ce bar-tabac.

« J’ai déjà été cambriolée six fois ces dernières années. Moralement, c’est dur de vivre dans la peur. Alors aujourd’hui, ras-le-bol, j’arrête. Je vais vendre. Je ne peux plus continuer dans ces conditions. Je soutiens bien sûr mon mari. On l’a traité comme un tueur. On lui a mis les menottes. Mais nous, on est des victimes. Il ne faut pas inverser les rôles » déclare-t-elle au Parisien. 

•• « Je suis allé chercher le vieux fusil de chasse du grand-père que je gardais à côté du lit, de peur d’être agressé. Il y a quatre ans, on avait déjà dû mettre des malfaiteurs en fuite. Depuis, on était sur le qui-vive avec ma femme. Je suis sorti du bar avec le fusil. Dans la panique, deux coups de feu sont partis involontairement, en l’air. J’ai vu une voiture s’allumer à 20, 30 mètres. L’un des trois cambrioleurs s’est alors dirigé dans ma direction. Il tenait quelque chose à la main. J’ai tiré une troisième fois pour le faire fuir, toujours en l’air » raconte François Mermet.

•• Pour la justice, François Mermet n’était pas forcément directement menacé lorsqu’il a tiré, le cambrioleur ayant été blessé dans le dos, poursuit le quotidien. Le parquet de Bourgoin-Jallieu va néanmoins abandonner l’accusation de « tentative de meurtre » et mettre en examen François Mermet pour « violences aggravées ». Ce dernier est placé sous contrôle judiciaire.

Il se dit « détruit », « anéanti » par cette affaire. « J’ai fait une bêtise, je n’aurais pas dû me servir de mon arme. Dans la panique, la peur, on ne sait pas ce qui nous passe dans la tête. Mais ce sont les voleurs qui devraient être punis. Pas moi. »

•• À Montrevel, un comité de soutien à François Mermet a rapidement vu le jour. Et une pétition a été lancée.