Épisode numéro 21 de notre revue de presse des témoignages de buralistes à travers les régions (voir 2 et 1er juin).
•• Dans le centre-ville de Chauny (30 kilomètres de Soissons), l’employé d’un bar-tabac installe les tables dehors, avec les distances nécessaires, tandis que le premier client s’assied. « Ce sera plus chaud à midi ! » déclare le couple de buralistes qui rouvre la partie bar-restauration, sans trop d’inquiétude : « même avec les distances, on a de la place, aussi bien dedans que dehors ! » Mais à la question de savoir à quel rythme les affaires vont reprendre : « Dieu seul le sait ! ».
• Pour un confrère, pas de table en terrasse, pas encore de salle ouverte au public : « je suis tout seul ! Je ne suis pas prêt. Ce sera la semaine prochaine. » Trois salariés vont revenir mais il faudra du temps pour tout installer avec eux : « cela ne sera pas facile à organiser pour les distances sanitaires dans un établissement tout en longueur… » (L’Union).
•• Un bar tabac de Saint-Lô n’a jamais vraiment baissé durant la période de confinement. Le long zinc n’était certes plus accessible mais la partie tabac, presse, et PMU a continué d’accueillir un flot de clients. « Ça nous a permis de garder une certaine proximité avec nos clients » rapporte la buraliste. Une sorte de labyrinthe à sens unique a été mis en place afin d’éviter la file d’attente.
« Le confinement nous a permis de commencer les travaux plus tôt que prévu » poursuit-elle, « une cloison a été détruite, et d’ici quelques mois, il est même prévu d’inverser le côté bar et le côté tabac ».
Pour la réouverture, sur les dix employés, deux resteront encore en chômage partiel : « je ne pense pas qu’on fera le même chiffre que d’habitude, parce qu’ici, on avait surtout une ambiance de comptoir » explique-t-elle. Avant le confinement, entre 300 et 400 clients par jour passaient par le bar, pour boire un café au comptoir ou une bière : « 80 % sont des habitués » confirme un employé (Ouest France).
•• La toute nouvelle buraliste d’un bar-tabac de Moncheaux (1 480 habitants, 20 kilomètres Lens) a profité du confinement pour faire un relooking de son établissement et se tenait prête pour le grand jour de la réouverture du bar. Pour fêter l’événement, elle a frappé fort en imaginant une belle terrasse, installée ce mardi.
« Cette reprise de commerce est tout simplement une opportunité de vie » avoue-t-elle, « je travaillais sur Paris, j’avais envie d’autre chose ». Résidant à Lens, les hasards de balade l’ont amenée à Moncheaux. Quelques semaines de réflexions plus tard, la reprise du café du centre est devenue réalité.
« Je me sens bien dans ce beau petit village, la population y est très sympathique, c’est une nouvelle vie pour moi et une continuité de commerce local pour les habitants » (La Voix du Nord).
•• Après trois mois de fermeture de la partie bar, un couple de buralistes à Gournay-en-Bray (6 200 habitants, Seine-Maritime) s’est organisé pour de nouveau recevoir leurs clients et ont investi dans des visières.
« Au niveau des tables, nous n’avons pas de souci car il y a toujours eu plus d’un mètre entre chacune d’elle. Nous allons en enlever quelques-unes pour assurer une pleine sécurité. Nous avons aussi une terrasse à l’arrière de l’établissement qui répond aux normes préconisées ».
Ils savent déjà qu’ils devront faire preuve de pédagogie : « les clients ne pourront pas rester debout au bar. Pour que les directives soient respectées, nous savons déjà que nous devrons l’expliquer ».
• « Nous reprenons doucement avec deux des trois employées » annonce le patron d’un bar-tabac à Forges-les-Eaux (3 800 habitants). « La mise en place des normes a été complexe. D’abord parce que c’était inédit et parce que nous avons dû mener cela de front avec notre inventaire » poursuit le buraliste.
Un sens de circulation a été mis en place et une table sur deux est condamnée : « nous avons de la chance car nous avons plusieurs portes et plusieurs salles. Nous pouvons donc faire une entrée, une sortie pour le bar et une autre pour les turfistes » (L’Éclaireur – La Dépêche).
•• « Lundi, tout le monde était là pour métrer, nettoyer, c’est le branle-bas de combat » : le patron d’un bar-tabac de Valenciennes n’a pas fermé côté tabac. Dans le bar et sa salle, il avait même installé des étagères proposant des produits alimentaires, comme des pâtes, de la farine, des sauces.
« Je pourrai mettre dix tables, en respectant la distance entre chacune. Il y a la terrasse, aussi. C’est bien, ce qu’a fait le maire pour les terrasses » ajoute-t-il.
Une inquiétude demeure, cependant : « on va voir comment ça va tourner du 2 au 15 juin. Mais à partir du 15, on va revenir à la normale si les Français peuvent de nouveau acheter leurs cigarettes en Belgique ».
« Il faut que le bar tourne, que ça revienne à la normale, pour compenser la perte à venir du chiffre d’affaires du tabac. Certains tabacs ont triplé leurs commandes pendant le confinement ! Sinon, on fera comme Renault, on va licencier » (La Voix du Nord).
•• Bar-tabac crêperie … Un couple de buralistes à Mauron (3 100 habitants, au nord du Morbihan) prépare l’ouverture complète de leur établissement, avec le retour de leurs enfants à l’école. Ils avaient préféré être totalement disponibles pour eux durant le confinement.
« Nous ne savons pas comment l’activité reprendra. Le bureau de tabac est ouvert, le bar aussi. Quant à la crêperie, nous avons revu le menu pour proposer des plats à emporter et nous allons ouvrir le restaurant en l’aménageant à partir du 9 juin. Nous réfléchissons à développer la vente à emporter et notre capacité à s’organiser au mieux. Pour redémarrer, nous étions ouverts uniquement le midi, du mardi au samedi. Réouverture normale ce mardi 2 juin » (Ouest France).