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12 Mar 2017 | Profession
 

Dans son édition datée des 11 et 12 mars, Le Figaro livre son décryptage de la hausse du minimum de perception, annoncée ce vendredi (voir Lmdt du 10 mars). Avec la mise en exergue d’une citation d’un porte-parole de British American Tobacco : « il est étonnant que seules les cigarettes les plus abordables soient surtaxées ».

Extraits.

•• Volte-face du Gouvernement. Après avoir tout fait pour éviter une hausse des prix des cigarettes avant les présidentielles, ce dernier tente désormais de contraindre les industriels à augmenter les tarifs des paquets les moins chers de 6,50 à 6,60 euros. Sous la pression de Marisol Touraine, ministre de la Santé, il a publié vendredi un décret augmentant le minimum de perception, l’indicateur fixant le niveau minimal de fiscalité applicable pour une quantité donnée de tabac.

•• Fin 2016, le Gouvernement avait certes augmenté les taxes sur les produits du tabac, et en avait même créé une nouvelle (voir Lmdt du 6 décembre 2016). Mais il avait refusé d’augmenter le minimum de perception, au grand dam de certains industriels. Ces derniers ont préféré ne pas répercuter ces taxes sur les prix des cigarettes, acceptant de réduire leurs marges. C’est justement ce à quoi les invitait Christian Eckert, secrétaire d’État au Budget, bien conscient de l’impact d’éventuelles hausses de prix sur les ventes en volumes et donc sur les recettes de l’État. Surtout, l’Élysée ne voulait pas de hausse de prix avant les présidentielles pour ne pas se mettre à dos les fumeurs et les buralistes, déjà échaudés par l’instauration du paquet neutre (…)

•• Favorable à une hausse des prix, Marisol Touraine a profité du renoncement de François Hollande à se représenter et du départ de Manuel Valls de Matignon pour revenir à la charge (…)

•• Ses services et ceux de Bercy vont envoyer aux industriels un courrier leur demandant de soumettre les nouveaux tarifs, en prenant compte du nouveau minimum de perception.

•• Toutefois, il n’est pas certain que les marques les moins chères augmentent. Et pour cause. Ce sont les seules touchées par le décret, qui n’a aucun impact sur Marlboro, la marque leader, vendue 7 euros. Elles craignent de perdre un avantage crucial en réduisant l’écart tarifaire avec le leader. « Le minimum de perception a très peu augmenté, et beaucoup de marques vont préférer réduire un peu leurs marges et ne pas augmenter les prix », assure un expert du secteur, qui s’insurge sur ce qu’il appelle un « cadeau du Gouvernement à Marlboro ».