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26 Juil 2022 | Profession
 

Face au coût de la vie qui augmente, certains n’hésitent pas à débourser quelques euros de plus dans les jeux de hasard, guidés par l’espoir du changement … Exemple de terrain à Tours. 

« Lorsqu’il y a des périodes difficiles, on vend beaucoup plus de jeux » constate le patron d’un tabac-presse dans La Nouvelle République.

•• Dans son établissement, on ne parle pas du pouvoir d’achat, ni du prix de l’essence ou de celui de l’huile. « Les gens viennent se changer les idées », explique-t-il. Ils repartent souvent avec plusieurs tickets à gratter vendus à 5 euros pièce, quelques jeux à 1 euro pour compléter leur main.

« J’ai encore eu, ce matin, un client qui m’a acheté dix grilles de Loto, pour 25 euros alors qu’il ne joue jamais. Il vient, attiré par le montant exceptionnel de ce tirage », témoigne-t-il.

•• « Le résultat d’une société de consommation qui nous vend de plus en plus de besoins : il faut posséder des choses, se payer des vacances … », analyse Stéphanie Branger, éducatrice spécialisée, référente jeux de hasard et d’argent au Centre de Soins, d’ Accompagnement et de Prévention en Addictologie  (CSAPA) d’Indre-et-Loire. « Tout cela a un coût. Les gens vont chercher une autre source de revenus en se disant que, si cela fonctionne, c’est facile et rapide. Ils voient ça comme une sorte d’investissement à risque. »

Le rêve d’abord, l’adrénaline ensuite, puis l’envie de se refaire comme disent les joueurs, poussent les clients à retenter leur chance » poursuit-elle. « Ils finissent par tomber sur un gain identifié comme une somme importante, 100 euros ou 500 euros, cela varie selon les personnes, qui va donner envie de recommencer. »

•• En France, près d’une personne sur cent présenterait des risques modérés d’addiction. En clair, 0,4 % de la population générale serait concernée par une consommation de jeux excessive, rapporte Stéphanie Branger. La part reste assez faible pour l’éducatrice spécialisée, qui s’inquiète plus particulièrement des paris sportifs qui font l’objet de « campagnes de communication très agressives », toujours selon elle.

Photo : La Nouvelle République