Une fenêtre sur l’actualité quotidienne de tous les événements liés directement ou indirectement au tabac
1 Oct 2016 | Observatoire
 

molecule-adnDes chercheurs américains ont découvert que le tabac modifierait jusqu’à 7 000 gènes de l’ADN, soit un tiers des gènes humains connus. Et ce jusqu’à 30 ans après l’arrêt.

Publiée dans la revue Circulation, cette analyse – qui a porté sur plus de 16 000 fumeurs – montre que si la plupart des empreintes génétiques pathogènes laissées par le tabac disparaisse dans les cinq années qui suivent l’arrêt, un grand nombre de modifications de l’ADN persistent jusqu’à 30 ans après. « Notre étude a trouvé des preuves convaincantes que le tabagisme a un impact à long terme sur notre machinerie moléculaire » explique le Dr Stéphanie London, de l’Institut national des sciences de l’environnement (NIEHS / États-Unis), principal auteur de l’étude.

Les marques du tabac sont faites par un processus appelé méthylation, qui est une altération de l’ADN qui peut inactiver un gène ou changer la façon dont il fonctionne. Ainsi, les maladies du cœur ou du cancer sont toutes deux causées par des altérations des gènes. « C’est ainsi que le tabac est responsable de plus de 6 millions de décès évitables dans le monde chaque année » pour les chercheurs.

Lesquels estiment que les médecins devraient plus prendre en compte les antécédents de tabagisme de chaque patient dans leur suivi médical : « à la question « Fumez-vous ? », de nombreuses personnes, qui ont arrêté, répondent par la négative. Mais il faudrait aussi leur demander « Avez-vous fumé au cours des 30 années précédentes ? » pour savoir s’ils sont susceptibles d’avoir une altération des gènes ».