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Un nouveau rapport. Et de deux en moins de 24 heures (voir 23 janvier).

Le « médecin en chef » des États-Unis – le « surgeon general », plus haute autorité administrative des services publics américains – a jugé dans un rapport, publié ce jeudi 23 janvier, qu’il n’existait pas encore suffisamment de preuves que les cigarettes électroniques en général aidaient les gens à arrêter de fumer. Il refuse donc de promouvoir leur utilisation au même titre que les patches à la nicotine et les thérapies comportementales … annonçait une nouvelle dépêche AFP, hier soir.

•• Cette abrupte conclusion va à l’encontre de ce que le gouvernement britannique, par exemple, recommande aux fumeurs, alors que les e-cigarettes sont attaquées aux États-Unis et dans d’autres pays en raison de leur popularité chez les jeunes et du risque potentiel de maladies respiratoires, précise, dans la foulée, cette même dépêche.

En effet, Public Health England, l’agence de santé britannique, recommande explicitement le vapotage pour arrêter de fumer, sur la base d’études menées auprès de fumeurs suivis dans la durée.

•• « Les e-cigarettes, un groupe de produits continuellement en train de changer, sont utilisées de multiples façons. Il est donc difficile de généraliser sur leur efficacité sur la base d’essais cliniques utilisant une e-cigarette particulière », conclut donc ce rapport signé par le « surgeon general », Jerome Adams. « Il n’existe à ce stade pas de preuves adéquates pour conclure que les e-cigarettes, en général, augmentent le nombre de gens arrêtant de fumer » poursuit le rapport.

Lequel cite des études concluant que certaines e-cigarettes aident les fumeurs, mais selon le « médecin en chef », ces études ne permettent pas de conclure de façon rigoureuse que l’ensemble des produits de vapotage sont également efficaces.

•• « Il existe des milliers de produits différents dans les catégories des e-cigarettes et du vapotage, des milliers. Nous avons vraiment besoin de plus de recherche pour déterminer quels appareils ont le potentiel d’aider à arrêter, pour quelles personnes et dans quelles circonstances » a affirmé Jerome Adams dans une conférence de presse.

Et de préciser que, selon lui, les méthodes dont l’efficacité est prouvée sont les thérapies comportementales, les produits approuvés par l’agence des médicaments (FDA) et contenant de la nicotine tels que les patches sur la peau, les gommes et les dragées, ainsi que les soutiens par textos et par internet.

« Les thérapies comportementales et les sept médicaments approuvés par la FDA sont efficaces indépendamment, mais quand ils sont utilisés ensemble, ils augmentent fortement la probabilité qu’une personne arrête » a insisté Jerome Adams.

•• Et puis (et évidemment …) l’augmentation des taxes sur le tabac, les avertissements sur les paquets de cigarettes et les interdictions de fumer dans les espaces publics fonctionnent aussi, concluent les experts scientifiques ayant rédigé et relu le rapport (auquel ont participé au total plus de 150 experts).

•• Le gouvernement de Donald Trump a récemment annoncé l’interdiction d’une partie des e-cigarettes actuellement sur le marché, celles qui ont des recharges ou cartouches fermées ( pods ), ainsi que celles aromatisées à des goûts autres que tabac et menthol, particulièrement utilisées des jeunes. L’âge minimum pour acheter des produits de vapotage et du tabac sera également relevé d’ici l’automne de 18 à 21 ans dans tout le pays (voir 2 et 3 janvier).

•• Selon l’étude tabac-jeunes annuelle du gouvernement américain, 27,5 % des lycéens – en dernière année d’étude (18 ans environ) – déclaraient avoir vapoté dans les 30 derniers jours en 2019, contre 11,3 % en 2016.