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8 Jan 2018 | Vapotage
 

Une étude américaine, publiée le 2 janvier dans le Journal of the American Medical Association (Jama), relance le débat sur la porte d’entrée dans le tabagisme que pourrait censé être l’e-cigarette …

Tout cela au moment de la légalisation du cannabis en Californie (voir Lmdt des 31 décembre 2017 et 6 janvier). 

Selon ses conclusions, les adolescents « non-fumeurs devenus vapoteurs » étaient deux à trois fois plus enclins à consommer les autres produits du tabac que ceux qui n’avaient jamais essayé l’e-cigarette … tout cela mesuré en 2014.

•• Les travaux – issus d’une université californienne –  ont porté sur 10 384 jeunes non-fumeurs âgés de 12 à 17 ans qui, au départ, avaient tous confirmé n’avoir jamais fumé de tabac. Un an plus tard, 851 de ces adolescents ont rapporté avoir déjà essayé la cigarette électronique et 690 d’entre eux confient avoir fumé.

Pour les chercheurs américains, certains de ces jeunes pourraient être plus enclins à « vapoter » avant d’essayer le tabac car ils pensent que les e-cigarettes sont inoffensives ou ne créent pas d’accoutumance.

•• Sauf que cette étude a été réalisée de 2013 à 2014. Et que depuis, de nombreuses autres statistiques montrent que la prévalence tabagique des jeunes américains est en baisse continue alors que l’e-cigarette reste le produit le plus prisé avec la chicha (voir Lmdt des 18 décembre et 19 juin 2017).

•• Les chaînes d’infos en continu françaises sont tombées dans le panneau sans trop contextualiser. Le Figaro s’est, tout de même, tourné vers un tabacologue – Pierre-François Dancoine (hôpital La Louvière à Lille) – pour comprendre comment l’e-cigarette pourrait induire forcément une dépendance. Réponse : « la vapoteuse mime l’effet addictif que l’on retrouve avec la cigarette classique. Même sans nicotine, les ados prennent l’habitude d’inhaler un produit. Ils adoptent un geste, un comportement ». Selon une étude qu’il a menée personnellement en 2017 auprès de plus de 600 adolescents, âgés de 14 à 18 ans, trois-quarts d’entre eux ne faisaient pas la distinction entre fumer et vapoter.

•• Cela ne fait pas avancer le débat. Lequel renvoie à celui, plus général, des adolescents et de l’addiction.

Reste que beaucoup d’études montrent, par ailleurs, que le vapotage ne conduit pas forcément à fumer du tabac conventionnel. Et un certain nombre indiquent que ce même vapotage aide, au contraire, à arrêter (voir Lmdt des 22 septembre 2017, des 14 septembre et 9 mai 2016).