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2 Sep 2018 | International
 

Une enquête internationale – publiée sur takeapart.org et dirigée par Robert V. Kozinets, professeur de relations publiques à l’université de Californie du Sud – accuse les quatre principaux industriels du tabac de travailler avec des influenceurs sur les réseaux sociaux pour amener les jeunes à fumer, rapporte l’AFP et d’autres agences de presse. 

Kozinets et de son équipe, financés par l’association Campaign for Tobacoo-Free Kids, ont comptabilisé et relayé les hashtags ayant un rapport avec des marques de cigarettes sur les réseaux sociaux de dix pays.

•• En leur promettant l’anonymat, le groupe a pu obtenir des réponses d’influenceurs se déclarant payés par des fabricants de tabac pour poster des photos sur Instagram et Facebook les montrant en train de fumer ou posant à côté d’un paquet de cigarettes. Ces posts ne donnant pas d’indices de sponsoring de la publication.

« Le résultat souhaité est de montrer que fumer des Lucky Strike, c’est cool », témoigne l’un des influenceurs. Il serait possible de gagner ainsi 200 euros par mois et deux cartouches de cigarettes pour ceux et celles qui ont de nombreux followers. Il leur serait recommandé de poster deux fois par semaine avec la mention #likeus_party et, au moins une fois par semaine, avec le mot-clef #lus mais aussi d’aimer et partager les contenus de la page Facebook de la marque.

•• Les résultats de l’étude ont mené Campaign for Tobacco-Free Kids, le réseau américain d’Actions contre le Cancer, l’Association américaine du Poumon et d’autres, à lancer une pétition accusant Philip Morris International, British American Tobacco, JTI et Imperial Brands de publicité déguisée et illégale.

Ils demandent à la Commission fédérale du Commerce d’enquêter sur le sujet et de réguler ces pratiques en obligeant les mentions #Sponsorisé #Promotion ou #Publicité.

•• Les entreprises en question ont progressivement réagi à l’enquête : un porte-parole de Philip Morris a affirmé qu’« aucune de nos publicités a pour but de recruter de nouveaux fumeurs ». Un porte-parole de JTI précise que les événements sociaux et festifs organisés ont pour finalité « d’orienter les adultes qui fument déjà vers nos marques. Si des fumeurs ou vapoteurs choisissent de partager leurs activités sociales, c’est leur choix ».

Imperial Brands annonce ne payer des influenceurs ou influenceuses que pour faire la promotion de ses événements. British American Tobacco assure que sa publicité respecte la réglementation.

•• L’étude précise avoir analysé 123 hashtags associés à ces entreprises et que les publications ont été vues 8,8 milliards de fois aux États-Unis et 25 milliards de fois dans le monde.