« Les jeunes, je les verrai d’un autre œil »
• Loire-Atlantique. « J’ai ouvert la porte, c’était un carnage, un capharnaüm avec tout ce tabac par terre » raconte à France Bleu Loire Océan le patron d’un tabac-presse-épicerie dans les quartiers nord de Nantes. Et c’est sans compter les paquets de cigarettes que les jeunes ont volés ainsi que les produits CBD, les jeux à gratter, les canettes de Red Bull, etc. Même la caisse enregistreuse, qui ne contenait qu’un fond de monnaie, a été arrachée.
Sur les images de vidéo surveillance, ils sont une vingtaine et arrivent à toute vitesse : « j’estimais être hyper bien sécurisé et ils sont rentrés en l’espace d’une minute. Ce qui m’est venu à l’esprit tout de suite, c’est le film « Les Oiseaux » d’Hitchcock ».
Résident et buraliste dans le quartier depuis 20 ans, il n’a pas prévu de s’en aller. Mais cette violence l’inquiète : « vraiment, on s’étonne de ce que va être demain. Ce sont des jeunes qui sont encore à l’école, ils sortent du biberon ! Qu’est-ce que ça va être après ? » Devant son magasin, il a retrouvé un bidon d’essence. Le buraliste en est persuadé : « c’était prévu de cramer ».
L’établissement, fermé depuis vendredi, ne rouvrira pas avant lundi 17 juillet. Le patron estime la perte de son chiffre d’affaires entre 6 000 et 8 000 euros par jour. Le pire, c’est qu’il connaît les jeunes qui ont attaqué le magasin, ce sont aussi des clients. Son employé s’interroge : « comment on va réagir maintenant face à des mômes qui ont l’habitude de nous agresser verbalement ? Car ces jeunes-là, ils ne seront pas punis ».
Le patron, qui a porté plainte, ne place pas non plus grand espoir en la justice. Il ne sait pas davantage quelle sera sa réaction, quand il rouvrira : « les jeunes, je les verrai d’un autre œil. Il y a un truc qui a été cassé entre nous et c’est difficile de recoller. Le temps parlera mais je pense qu’un truc est bien cassé. »
Pillage écourté
• Rhône. Au centre-ville de Meyzieu, un bar-tabac a fait les frais des émeutes dans la nuit du vendredi au samedi 1er juillet.
« Vers 2 heures 40, samedi matin, après avoir essayé en vain d’ouvrir la porte blindée, les émeutiers ont réussi à forcer le rideau métallique et à casser la porte. Ils sont entrés, ont renversé des présentoirs, et ont pris, entre autres, des cigarettes. On est en train de réaliser l’inventaire » explique le buraliste au Progrès. Et, de poursuivre : « c’est l’alarme et le dispositif anti-fumée qui les ont fait fuir sans que la police ne soit intervenue. »
« On voit bien sur les caméras de surveillance qu’il s’agissait d’une vingtaine de jeunes » commente encore le commerçant.
Lui aussi se dit écœuré par ce qui s’est passé. Le bar-tabac a été ré ouvert ce lundi matin : « Il faut bien, personne ne nous fera vivre ! Heureusement, ce n’est pas allé plus loin ! Il y a des habitations au-dessus ! ».
Difficile de se mettre dans les papiers
• Haute-Savoie. Cluses, Annecy, Thonon, Annemasse… Opticiens, coiffeurs, restaurateurs puis des bureaux de tabac …
Un tabac-presse du quartier des Teppes à Annecy est aujourd’hui méconnaissable : « Des airs de fin du monde. Mon commerce est vandalisé, pillé » se désole le patron auprès de France Bleu Pays de Savoie. Difficile pour lui de se mettre dans les papiers : « je n’ai pas tout fait encore, il y en a beaucoup ».
Il a contacté son assurance, un expert doit passer dans les prochains jours. « J’attends son évaluation » ajoute-t-il, « je déciderai ensuite si je rouvre ou pas. Il y en aura pour plusieurs milliers d’euros. »