Taxes comportementales, stigmatisation des consommateurs, restriction des possibilités de choix, interdiction de publicité … Cela vous dit quelque chose ?
L’Institut économique Molinari (IEM) dresse dans une étude, analysée dans L’Opinion de ce vendredi 2 juin et déjà remarquée par le site « Nous sommes 13 millions de fumeurs adultes et responsables » (lien), le classement inédit des « pays moralisateurs ».
La France arrive sixième sur vingt-huit.
•• L’étude a été réalisée sous la responsabilité de Christopher Snowden – directeur de la division économie des modes de vie à l’Institute of Economic Affairs de Londres – en partenariat avec le réseau européen de think tanks Epicenter, dont l’IEM fait partie.
Le propos est de passer en revue les politiques publiques et réglementations des 28 États membres de l’UE en matière de produits comme le tabac ou l’alcool. De sorte à créer un indicateur permettant de « prendre le pouls de cette inflation réglementaire qui nous veut du bien » souligne l’étude.
Les réglementations concernant l’alcool mais aussi les aliments et boissons sucrés ainsi que les produits du tabac et du vapotage comptent, respectivement, pour un tiers de la note finale.
•• Avec un total de 30,3 points, la France arrive en sixième position juste derrière la Suède, puis la Hongrie l’Irlande, le Royaume-Uni et la Finlande, qui avec 51,6 points, ressort très nettement en tête du classement. En queue apparaissent, comme relativement moins compliquées en termes de réglementation, la Slovaquie, l’Allemagne et la République Tchèque.
•• Le classement de l’Institut amène tout de suite à réfléchir : nous sommes 3ème sur 28 en matière de « répression » sur le tabac, et pourtant, les Français adultes sont encore pas loin d’un tiers à fumer (voir Lmdt du 30 mai).
Et malgré une forte augmentation de la fiscalité, présentée comme dissuasive – la France est devenue le troisème pays européen taxant le plus ses fumeurs – les Français restent plus nombreux, en proportion, que les Tchèques, les Allemands ou les Luxembourgeois à fumer.
•• « On s’obstine à taxer, mais c’est très peu efficace. Les taxes ne peuvent pas se substituer à la volonté des gens. Il est très difficile d’avoir un impact sur les consommateurs si ces derniers ne se sont pas décidés eux-mêmes. La clé du succès, c’est l’information. Plus on est informé, mieux l’on consomme », analyse Cécile Philippe, directrice de l’IEM.