Dans l’Oise, la quarantaine de douaniers de la Brigade de Surveillance intérieure (BSI) de Nogent-sur-Oise sillonne le département afin de débusquer les fraudes et trafics en tout genre. Avec un terrain de jeu privilégié : l’A1, autoroute la plus fréquentée d’Europe (voir 24 avril et 27 janvier 2021).
Reportage du Parisien aux abords de Chamant, la plus grande barrière de péage de la région Hauts-de-France. Extraits …
« C’est un axe qui relie des bassins à forts enjeux économiques : l’Île-de-France et les Hauts-de-France ainsi que le Benelux », rappelle le Directeur régional des Douanes de Picardie, Michaël Lachaux. « Et l’Oise, c’est déjà le nord de l’Île-de-France avec des problématiques sécuritaires prégnantes notamment en termes de trafic de stupéfiants et d’organisations criminelles implantées, comme à Creil ou Compiègne. »
•• (…) Le 29 juillet, toujours à la barrière de Chamant, les douaniers contrôlent un automobiliste immatriculé en Belgique et trouvent dans l’habitacle des centaines de cartouches de cigarettes. « C’était à peine camouflé », précise un agent. Même chose dans la voiture qui se trouve derrière lui. En tout, ce sont 1 491 cartouches de cigarette, qui auraient pu échapper aux taxes de l’État.
Dans ce type de situation, les personnes appréhendées avec de telles quantités sont ramenées dans les locaux de Nogent-sur-Oise et placés en « retenue douanière ». Un travail plus procédurier commence alors, entre audition et compte rendu à rédiger. « Ça peut faire parfois de belles journées », sourit le douanier de 33 ans.
Suite à ce contrôle, les deux automobilistes, immatriculés en Belgique, ont ensuite été conduits chez les gendarmes du peloton autoroutier où ils ont été placés en garde à vue avant leur déferrement devant le tribunal de Senlis. En comparution immédiate, le premier a été condamné, le 1er août, à 5 mois d’emprisonnement, à la confiscation du véhicule et des marchandises de fraude ainsi qu’à une amende douanière de 71 250 euros. Le second a été relaxé.
•• « Avec les stupéfiants, le tabac fait partie de nos principaux objectifs. Avec le prix des cigarettes qui a augmenté … c’est devenu une véritable aubaine pour des réseaux structurés de faire du profit avec du tabac de contrebande ou de contrefaçon » observe Michaël Lachaux.
« Pour son acheminement, cela ressemble d’ailleurs de plus en plus au transport de stups avec des convois, des caches, des véhicules ouvreurs … Et forcément, cela crée de la concurrence entre les réseaux … qui ne règlent pas cela devant les tribunaux. »
Au premier semestre 2022, les Douanes picardes ont ainsi mis la main sur 13 tonnes de tabac, soit une augmentation de 200 % par rapport à l’ensemble de l’année 2021. Photo : Le Parisien