Du Nord au sud, les mesures de fermetures de commerce (voire de frontières) prises dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, déclenchent des réactions irraisonnées. Exemples.
•• Affluence record, ce vendredi, dans les points de vente de tabac et autres stations-service de Momignies (Belgique) suite à l’annonce de la fermeture des commerces en Belgique, à partir du 13 mars au soir.
« C’est de la folie » annonce à La Voix du Nord le patron de « Chez Bertrand ». Depuis le matin, le ballet des voitures – surtout françaises – ne s’arrête pas. Plus du double par rapport à un vendredi « normal ». Les cartouches de cigarettes et les pleins de carburant partent comme des petits pains.
« Je viens tous les vendredis, parce que c’est moins cher ici en Belgique … Non, je n’en ai pas pris plus que d’habitude » assure un client qui repart pourtant avec un stock de 5 à 6 seaux de tabac blond. D’autres reconnaissent avoir pris la route de la Belgique suite à l’annonce du gouvernement belge (voir 15 mars).
Une réaction un tantinet exagérée, fait remarquer le quotidien : si la fermeture 7 jours sur 7 concerne restaurants, cafés et discothèques, les autres commerces « non alimentaires » sont autorisés à accueillir la clientèle du lundi matin au vendredi soir.
•• À Bouillon, près de la frontière ardennaise, ça rouspète. Un couple de buralistes, installé depuis cinq ans, « est dégoûté » : « alors, nous, c’est particulier : on a le droit d’ouvrir la semaine mais pas le week-end. On ne comprend pas ». Car la moitié du chiffre d’affaires de la maison est réalisée les samedis et dimanches. Ils s’attendent à des semaines très difficiles.
•• Du côté d’Hendaye, l’éventuelle fermeture de la frontière franco-espagnole à partir de lundi s’est répandue rapidement. « La rumeur a fait son effet, les fumeurs se pressent aux tabacos faire des provisions de cigarettes, d’ailleurs mon père vient de partir acheter une cartouche » témoigne un habitant d’Urrugne à La Dépêche du Midi.
Par ailleurs, des contrôles se sont mis en place à la frontière espagnole, à la sortie de l’A63 au niveau d’Hendaye, avec des barrages filtrants ce vendredi après-midi. « La Guardia civil pose des questions aux automobilistes notamment sur le motif du voyage et les informe que les supermarchés à la frontière espagnole sont fermés ou risquent de fermer totalement » explique un habitant de Pau. Il compte se rendre de nouveau à la frontière la semaine prochaine pour essayer d’acheter des cigarettes.