Si nombre de restaurateurs se maintiennent avec difficulté, leurs syndicats redoutent de nombreuses radiations dans les prochains mois. État des lieux en Ile-de-France.
Depuis janvier, l’hébergement et la restauration ont enregistré la fermeture définitive de 1 334 établissements en Ile-de-France, dont 372 à Paris. Sur la même période en 2018, dernière année de référence existant avant le Covid, le Conseil national des Greffiers des Tribunaux de Commerce (CNGTC) en avait radié 14, dont 7 à Paris.
Sur l’ensemble de l’année dernière, pas moins de 3 537 établissements franciliens ont disparu, là où ils n’étaient « que » 72, deux ans plus tôt. À Paris, le chiffre a bondi de 20 à … 1 089, selon Le Parisien.
•• Et pourtant, appréhendent les syndicats de restauration, le pire est à venir.
« Le drame va arriver à partir du mois de septembre. Je pense que nous perdrons entre 20 et 30 % » projette Marcel Benezet, élu à la Chambre de Commerce et d’ Industrie Paris / Ile-de-France et président de la branche des cafés bars brasseries du Groupement national des Indépendants – Hôtellerie et Restauration (GNI-HCR). « C’est triste, mais je pense aux petites affaires pas rentables. Certaines n’ont pas eu le droit aux Prêts garantis par l’État (PGE), ni au fonds de solidarité. Celles-là seront perdues ».
Pascal Mousset, président du GNI Paris / Ile-de-France, table aussi sur une « défaillance d’entreprises, plutôt début 2022. Pour le moment, les aides en maintiennent beaucoup ».
•• Les restaurateurs représentent la majorité des sociétés accompagnées dans le cadre du dispositif d’aide au paiement du loyer (jusqu’à 1 000 euros) accordé par la région aux petites entreprises. « Sur 1 235 bénéficiaires pour le mois de mars, 40 % sont des restaurateurs et près de la moitié sont établis à Paris » détaille la région.
Un nouveau dispositif doit être voté cette semaine. « Une enveloppe de 4 millions d’euros est prévue pour les terrasses. Deux tiers des 18 000 restaurants, bars et cafés parisiens en possèdent une. Les candidats auront jusqu’à juillet pour demander une aide allant jusqu’à 1 000 euros » annonce Alexandra Dublanche, vice-présidente à la région, chargée du développement économique.
•• Mais la fin annoncée des dispositifs de l’État inquiète. Franck Delvau, président de L’Umih (Union des Métiers et des Industries d’Hôtellerie et de la Restauration ) en Ile-de-France, défend, pour tenir, « un remboursement du PGE sur six à huit ans et non en mars ou avril 2022 comme prévu actuellement. L’État a mis beaucoup d’argent en chômage partiel et fonds de solidarité et ça serait dommage que cela aboutisse à des dépôts de bilan ».