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5 Avr 2020 | Profession
 

Nouvelle revue de la presse régionale (la 18ème) sur le rôle des buralistes au quotidien, tels qu’ils en parlent (voir 4 et 3 avril). 

•• « On nous a demandé de rester ouverts, et c’est ce qu’on a fait » indique un buraliste de Saint-Avold (Moselle, à une quinzaine de kilomètres de la frontière allemande). Comme deux autres collègues du centre-ville, il s’est organisé pour répondre au mieux à la demande du public en ouvrant en matinée.

« Nous rendons de nombreux services » rappelle-t-il « la distribution de la presse, les photocopies des attestations, la vente de timbres à l’heure où les bureaux de poste ne sont pas ouverts régulièrement, la téléphonie ». Sans oublier le (petit) brin de causette avec les mamies, « on maintient un lien social avec les gens qui n’ont pas forcément de moyens de transport ».

« Certes, notre chiffre d’affaires tabac a doublé cette dernière semaine, mais ça n’est pas ça qui va nous sauver la vie. Car nous observons aussi une perte de 90 % au niveau de la Française des   jeux » signale le buraliste qui a dû mettre ses deux employées en chômage partiel.

« Je vais bientôt installer une vitre de protection en plexiglas, mais les gens se disciplinent aussi beaucoup d’eux-mêmes : ils respectent les distances de sécurité et attendent à l’extérieur lorsqu’il y a déjà du monde à l’intérieur ». La queue qui s’étendait sur le trottoir, ce vendredi matin, en atteste (Le Républicain Lorrain).

•• La hausse des ventes de tabac depuis le confinement, Matthieu Meunier, buraliste à Sainte-Catherine-de-Fierbois à une trentaine de kilomètres de Tours (et président des buralistes d’Indre-et-Loire / voir 4 novembre 2019), l’a observée dans son commerce. « Ça s’explique dans nos villages dortoirs, par le fait que la clientèle va au plus près de chez elle ; mais pour des collègues situés sur des zones de passage, la situation est beaucoup plus difficile. J’ai une consœur près de Tours qui a perdu 80 % de son chiffre ».

Il se satisfait de voir également les ventes de journaux et de magazines d’informations en hausse. En revanche, les jeux de hasard eux, sont en baisse : « le PMU et les jeux sportifs sont suspendus. Il reste le Loto, l’Euromillions et les jeux de grattage, mais les gens jouent moins. La perte est de 40 % environ ».

Un autre facteur d’inquiétude perturbe la vie des buralistes depuis le confinement : le sentiment d’insécurité. « Le braquage à Tours, jeudi dernier, nous l’avons tous en tête, même si la situation est très particulière sur place, avec des dealers qui stationnent devant les commerces, et qui proposent même des cigarettes de contrebande aux clients du tabac-presse. On a le même type de problèmes à Joué-lès-Tours, à La Rabière et il y a eu une tentative de vol à la Choisellerie, à Tours-Nord. Nous diffusons des messages à nos adhérents, les appelant à la prudence » (La Nouvelle République).

•• Les habitudes d’achat ont en tout cas clairement changé depuis trois semaines. Dans son établissement de Saint-Galmier (à 20 kilomètres de Saint-Étienne, Loire), Gilles Grangier (président des buralistes du département / voir 17 mars 2020) le constate : « il y a une réduction certaine de l’activité car les gens sortent moins mais les paniers sont plus importants en termes de chiffres d’affaire.

En ce qui concerne le tabac, il y a beaucoup d’achats par cartouches ce qui permet de venir une fois de temps en temps. Chose que l’on avait moins ces derniers temps notamment avec la hausse du tabac ; avec le confinement, les gens achètent des grosses quantités de tabac. »

• « On a effectivement des clients qui viennent tous les jours. Pour un paquet de cigarettes on peut comprendre mais pour un jeu à gratter, c’est un peu plus délicat car ce n’est pas un achat de première nécessité et le confinement n’est là pas respecté » déplore la présidente de la chambre syndicale de Haute-Loire, Martine Jouve, installée à Chadrac (à 5 kilomètres du Puy-en-Velay).

« Il faut être raisonnable, faire au mieux pour limiter ce confinement mais c’est compliqué pour nous. Nous sommes commerçants, on ne peut pas dire au client de s’en aller, mais au fond de nous on se dit que c’est dommage » (France Bleu Pays d’Auvergne).

•• Marianne Dauga, présidente des buralistes du Gers, parle d’un réseau « mobilisé et solidaire qui prouve au quotidien son rôle de commerçant d’utilité locale ».

« 41 % du réseau est présent dans des communes de moins de 3 500 habitants. Parfois, il s’agit du seul commerce existant et ouvert dans la commune. Nous devons donc faire preuve de responsabilités pour accompagner les clients et transmettre les mesures de prévention pour se protéger ».

Dans le département, une grande majorité des buralistes ont adapté leurs horaires d’ouverture pour éviter le non-respect des règles de confinement. Face à la difficulté à se procurer du matériel de protection (masques, gants, flacons de gel hydroalcooliques), une dizaine de buralistes ont choisi de fermer provisoirement leur établissement pour se protéger, eux et leurs salariés (La Dépêche du Midi).

•• Père et fils travaillent en alternance dans le bar-tabac-presse du centre-village de La Bâtie-Montgascon (à 25 kilomètres de Bourgoin-Jallieu, Isère). Distances de sécurité signalées par des scotchs au sol, présence de trois personnes maximum, regroupement des achats pour éviter des visites quotidiennes … ils regrettent d’avoir été contraint « de faire un peu la police » au début.

« Des personnes du médical nous ont donné quelques masques, nous mettons aussi des gants et désinfectons le terminal CB après chaque utilisation. On va aussi mettre en place une vitre en plexi ce week-end » complète le fils.

Au-delà de la perte financière, ils ont pris l’initiative d’aller plus loin que les restrictions de bases en réglementant les services de la FDJ pour éviter les déplacements non essentiels.

L’autre inquiétude : « en vrai, on fait actuellement 30 % du chiffre, cela sera sûrement compliqué à moyen terme, niveau finances. Le plus important, c’est que les gens respectent bien, on est content de ça » (Le Dauphiné Libéré).