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29 Avr 2020 | Profession
 

Épisode 42 de la revue de presse des témoignages de buralistes à travers les régions (voir 28, 27 et 26 avril).

•• « Mon téléphone n’arrête pas de sonner. Mes buralistes veulent tous des masques ! » Depuis quelques jours, Emmanuel Magniez – président des buralistes de Seine-Maritime / Rouen et installé à Saint-Wandrille-Rançon (à une trentaine de kilomètres de Rouen) – croule sous les appels de ses confrères.

« Après avoir mis en place les gestes barrières dans nos établissements, nous allons pouvoir remplir une mission d’utilité locale. C’est dans notre ADN. »

Avant la mise en place de cette offre de masque « grand public », la Confédération a envoyé 100 000 masques au réseau, dont 3 000 à destination de la Seine-Maritime. « Nous travaillons dans des conditions difficiles depuis plus d’un mois et il me semblait nécessaire que mes buralistes puissent se protéger efficacement » résume Emmanuel Magniez qui assure que les masques sont « très légers et confortables » et peuvent être portés « toute la journée » (Le Courrier Cauchois).

•• « Ils sont nombreux dans le département à avoir commandé des masques, dès vendredi dernier » indique Philippe Glory (président des buralistes de Loire-Atlantique), « le prix de vente du masque en magasin tournera autour de 5 euros pièce. Cela couvre tout juste nos frais d’achat ». Sur les 418 buralistes du département, 98 % sont ouverts aujourd’hui.

Pour son tabac presse de Rezé, Philippe Glory en a commandé un premier lot de 200 puis de 400. Il les attend de manière imminente (Presse Océan).

•• Selon Élisabeth Marette (présidente des buralistes du Puy-de-Dôme), au moins 80 % de ses confrères en proposeront dans le département. Le partenariat avec le groupe français Chargeurs, auprès duquel doit se fournir chaque buraliste, « permet d’avoir un prix d’achat fixe. Et donc de ne pas le vendre cher au client ».

. « Les gens ont entendu qu’on allait pouvoir en vendre, donc ils n’arrêtent pas de demander. En termes d’affluence, je compare ça au lendemain de l’attentat de Charlie Hebdo; 90 % des personnes qui entraient voulaient le numéro spécial du journal » rapporte un buraliste de Clermont-Ferrand. « J’en ai commandé 400. Mais je ne sais pas si je les recevrai tous ».

Cinq euros, « cela nous laisse une petite marge pour nous. Je trouve que cela reste un prix correct sachant qu’ on  voit de tout. Certains fabriquent des masques qu’ils vendent à 14 ou 15 euros. Personnellement, je suis favorable à une limitation des prix. Même si nous sommes des commerçants, c’est un service que l’on rend à la population » poursuit-il (La Montagne).

•• « J’ai reçu beaucoup de textos me demandant de mettre des masques de côté. Certains clients étaient déjà aujourd’hui devant l’établissement » témoigne le président des buralistes de l’Oise et dont l’établissement est à Compiègne, Serdar Kaya.

« Sur l’ensemble du territoire, 6 700 buralistes ont passé commande pour 1,7 million de masques en 72 heures. D’ici 15 jours, 10 000 à 15 000 buralistes pourront en fournir. Cela viendra en complément des 22 000 pharmacies » chiffre-t-il en réponse à d’éventuelles critiques (Le Courrier Picard).

•• Dans le centre de Narbonne (Aude), c’est soit la rupture de stock, soit l’attente de la commande de masques. « J’ai reçu une seule boîte de 100 masques chirurgicaux vendredi matin, en deux heures tout était vendu » explique un buraliste, « j’espère que je vais en recevoir d’autres mais avec le 1er mai cela risque d’être seulement la semaine prochaine ». Deux de ses confrères attendent une livraison de 100 masques pour le moment.

Du coup, un buraliste s’est approvisionné en visière : « j’en ai pris une cinquantaine que je vends 4,90 euros, c’est très bien parti ». Ou en masques en tissu réalisés par une couturière : « c’est une dame qui est venue me les proposer. Je ne savais pas trop ce que cela allait donner, alors j’en ai pris 30. Et je les ai tout de suite vendus » (L’Indépendant).

•• « Les rapports avec les clients sont toujours très chaleureux, peut-être encore plus actuellement. Pour certains d’entre eux, nous sommes un des rares contacts sociaux » confie un buraliste de Saint-Rambert-d’Albon ( 7 000 habitants, à l’extrême Nord de la Drôme ).

« La fréquentation de certains clients (les aînés notamment) est moins régulière, souvent une fois par semaine et la plupart du temps, ils font faire leurs achats par un parent, un voisin ». Le tabac-presse n’est d’ailleurs ouvert que le matin « pour jouer le jeu et pour inciter les personnes à rester chez eux ».

Parmi tous les produits, il est proposé du gel hydroalcoolique en spray et, pour bientôt, des   masques : ils sont en commande  (Le Dauphiné Libéré).

•• + 35% de ventes pour les cigarettes, +15 % pour le tabac à rouler, dans le Gers. Ces chiffres n’étonnent pas Marianne Dauga, présidente des buralistes du Gers. « Nous subissons depuis une dizaine d’années une baisse constante de notre chiffre, mais le nombre de fumeurs ne baisse pas. Nos clients continuent de fumer, ils vont juste acheter leurs cigarettes hors de France.  » Pour elle, cette hausse des ventes est donc un coup de pouce momentané, puis « la clientèle repartira vers l’extérieur ou le trafic du coin de rue ».

« Nous sommes aussi un commerce d’utilité locale dont le chiffre d’affaires hors tabac s’est    effondré » : les jeux, la librairie sont en baisse puisque aucune nouveauté ne sort. Les « produits à marge », tels le snacking, la papeterie ou la carterie, ne tiennent pas le choc non plus.

« Nous sommes là pour rendre service aux clients. Nous essayons d’être présents tous les jours, même dans ces conditions extrêmes. » Et dès lundi arriveront les masques (La Dépêche).