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28 Avr 2020 | Profession
 

Épisode 41 de la revue de presse des témoignages de buralistes à travers les régions (voir 27, 26 et 25 avril).

•• « C’est une satisfaction de pouvoir approvisionner, pour début mai, les 24 000 buralistes qui forment un vrai maillage sur le territoire français, et surtout d’avoir trouvé en amont un fournisseur français » explique Frédéric Vergne (président des buralistes de Corrèze et vice-président de la Confédération). Il en vendra lui-même dans son établissement multiservices récemment transformé situé à Ussac.

D’autant que « 94 % des buralistes sont restés ouverts en Limousin, c’est le plus fort taux du pays ! Même si les chiffres d’affaires sont en baisse aussi chez nous, c’est vraiment la preuve que nous sommes des magasins de services indispensables » précise-t-il.

« Inquiets pour l’avenir, les buralistes le sont comme beaucoup de commerçants en Limousin. Le tabac, la presse, les timbres, les jeux, quasiment tout ce que nous vendons est commissionné (prix fixé). Moi, j’imprime gratuitement les attestations. On est présents avec toutes les précautions nécessaires, alors il faudra que l’État nous soutienne aussi après la pandémie » conclut Frédéric Vergne (France 3 Nouvelle Aquitaine).

•• « On voit bien que les fumeurs qui s’étaient arrêtés de fumer, avec le stress du confinement, ils sont revenus » avance Hervé Gristi (président des buralistes du Tarn-et-Garonne et buraliste à Saint-Nicolas de la Gave). « On a augmenté d’environ 30 % la vente de tabac. Mais c’est très différent d’un bureau à l’autre. Et à Montauban, ils le voient beaucoup moins alors que sur les petites communes c’est beaucoup plus visible ».

« Les gens viennent et cela fait fonctionner un peu tout … Le panier moyen a augmenté : l’année dernière, à la même époque, on était à 13 euros en moyenne, cette année on est à 24Dans les petits villages, le multiservice est un atout. On espère pouvoir garder les nouveaux clients  » (Le Petit Journal).

•• « La vente de masques est une bonne opportunité pour la profession » revendique Patrick Laumont, président des buralistes de la Haute-Marne. « Tous nos clients en demandent régulièrement. C’est une bonne chose que nous puissions en vendre. Cela fera une corde supplémentaire à notre arc ! D’autant que ce sera obligatoire dans les transports en commun, par exemple, et dans d’autres circonstances … ».

Quant aux ventes de tabac, elles ne se portent de son point de vue pas si mal : « les gens ne peuvent plus s’approvisionner au Luxembourg et puis, je ne sais pas, peut-être qu’avec le confinement, certaines personnes fument plus ! Cela compense les autres secteurs où nous enregistrons des baisses de ventes … » (Le Journal de la Haute-Marne).

•• La vente de masques, « ça fait partie de nos missions de service public » a répété Gérard Vidal (vice-président de la Confédération et président de la Fédération Occitanie).

« On a été les premiers à aider les Français à toucher leur premier euro … Ça répond à tout ce que nous faisons … Dans quelques mois, ici, on pourra payer ses impôts chez les buralistes. C’est une reconnaissance du Gouvernement de nous avoir donné cette mission » (100 % Radio).

•• Pas plus d’un client à la fois dans ce petit tabac-presse de Châteaugiron (près de Rennes). « Nous avons la chance de pouvoir travailler et de voir du monde » souligne le couple de buralistes installé depuis 22 ans, « nous sommes passés de 500 à 250 clients par jour. Mais cette baisse a été compensée par la hausse des achats ».

Même en ayant légèrement réduit les horaires, il travaille neuf heures par jour, six jours et demi sur sept. « Nous sommes en première ligne » estime le patron qui a troqué le masque chirurgical des premiers jours contre une visière en plexiglas.

• « Moins de clients fréquentent les bureaux du centre-ville de Rennes ou ceux installés dans les centres commerciaux. Comme ils sont confinés, ils font leurs achats au plus près. C’est très dur dans les zones touristiques. Il n’y a pas du tout d’activité sur la côte » précise Loïc Vilboux, président des buralistes d’Ille-et-Vilaine

• 72 % des buralistes en Bretagne ont choisi de rester ouverts, rappelle Odile Le Ny, présidente de la fédération régionale (Ouest France).

•• La plus jeune buraliste de Corse (22 ans) a ramené de la jeunesse dans cet établissement d’Ajaccio, repris depuis un an. « Mais, depuis le confinement, je dois avouer que c’est compliqué, j’ai perdu 50 % de ma clientèle. J’avais 200 clients par jour, aujourd’hui je peine à avoir la moitié ».

Moins de ventes, mais qui durent plus longtemps : « les gens ont besoin de parler de ça. Ils viennent chaque matin prendre le journal ou leurs cigarettes et on papote un peu, à distance, avant qu’ils retournent se confiner ».

Mais ce confinement n’a pas que des mauvais côtés : « depuis le confinement je propose des produits de décorations pour la maison, mais également de l’encens et des bijoux accessibles pour tous. Lorsque j’aurais davantage de trésorerie, je mettrais en place les projets que j’ai en tête pour cette boutique … » (Corse Matin).

•• « Sur le tabac, je suis au moins à 60 % de plus, grâce à un stock que j’ai pu anticiper. Mais il faut le dire, on est en chute libre avec les jeux, plus de 50 % de perte. On vend aussi beaucoup moins de presse, de fournitures de bureau, ça va compenser tout juste, il ne faut pas croire qu’on se gave » témoigne un buraliste de Laroque-d’Olmes (2 474 habitants, à trente kilomètres de Foix).

« Dès l’annonce, on n’a jamais vendu autant de cartouches, et tout en limitant à un moment, pour servir tout le monde. Même certains qu’on n’avait pas vus depuis longtemps, on les a servis, on sait très bien que cette situation est éphémère. Il y 30 ans que je vends du tabac, j’ai jamais vu ça, même quand il neige, quand les gens montent moins à Andorre. » (La Dépêche)