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6 Avr 2020 | Profession
 

Dans le Bas-Rhin, le volume des ventes de cigarettes avait dégringolé de 15 % ces dernières années. Depuis la fermeture de la frontière, les départements, proche de l’Allemagne notamment, enregistrent une hausse de +33,5%. 

« C’est un rebond impressionnant. On n’avait plus l’habitude de voir ça » confie Patrice Soihier, président des buralistes du Bas-Rhin, à France 3 Grand Est (voir 3 novembre 2019).

•• Un commentaire toutefois nuancé selon les secteurs puisque le phénomène serait davantage sensible en périphérie des grandes villes et dans les communes rurales. « Il n’y a plus les touristes, plus personne dans les magasins, dans les bureaux, ici c’est dur. On ouvre mais avec des horaires réduits et les trois employés sont en chômage partiel » confirme un buraliste du centre de Strasbourg, qui accuse 75 % de baisse des ventes depuis le début du confinement.

•• Installé à Rothau ( à une trentaine de kilomètres de Molsheim ), Jean-Luc Schneider décrit une situation exceptionnelle : « on fait énormément de volume en plus. On avait perdu 1,6 millions de fumeurs en France sur les deux dernières années et subitement ils reviennent  ».

Revers de la médaille : « on touche une clientèle qui est excédée par les tarifs que l’on pratique en France et qui n’est pas très agréable. Dans les comportements, on sent de l’agressivitéEt en réassort, on prend ce qu’il y a de disponible. On a quelques problèmes d’approvisionnement. On ne trouve plus tous les produits. Et là encore, ça râle ».

•• Avec l’Allemagne, à portée de pont, « on sait qu’un paquet sur trois est acheté en dehors du réseau, en temps ordinaire » avance Patrice Soihier qui dénonce une « concurrence déloyale étrangère » .

« Quand les frontières vont rouvrir, certains de mes collègues vont souffrir à nouveau »insiste Jean-Luc Schneider avant d’enfoncer le clou: « aujourd’hui le Gouvernement met en avant le lien social préservé avec nos commerces qui restent ouverts, mais demain, après tout ça, on redeviendra des marchands de la mort ».