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9 Avr 2020 | Profession
 

Épisode 22 de notre revue de presse régionale sur les témoignages de buralistes (voir 6 et 7 avril).

•• Un centre-ville désert, ça se remarque et ça se ressent. Comme à Dijon (Côte-d’Or). « On fait entre 60 % et 70 % de clients en moins sur la journée. Ce n’est vraiment pas anodin » estime un buraliste. « Nous qui faisons habituellement 250 à 300 clients par jour, lorsque j’en fais 100 aujourd’hui, je sens que j’ai bien travaillé. Sur un panier moyen estimé à 12-13 euros par client, vous faites le compte de la perte ».

Confirmation dans un tabac-presse situé en rue piétonne : « entre 1 000 et 1 100, c’était le nombre de clients chaque jour jusqu’à la mi-mars. Aujourd’hui, on en voit une centaine … C’est une perte de 80 % du chiffre d’affaires ».

Les ventes ou services hors tabac (presse, transferts d’argent, photocopies ) sont qualifiées de « très minimes ». Des difficultés d’approvisionnement apparaissent en encre et en papier. Seul le peu temps pour échanger avec les clients apporte un surplus de lien social.

Un troisième tempère : il redoutait plus de pertes : « ça revient à un chiffre d’affaires en baisse de 30 à 40 %. C’est mieux ou plutôt moins pire que ce que je pensais. De 1 200 clients par jour, je suis tombé à 400-500 clients mais le panier moyen est passé de 10 à 25 euros. Ça amortit la chute on peut dire »

Ayant mis son employée en chômage partiel, il a en revanche fait le choix de ne pas modifier ses horaires d’ouverture : « on gagnera moins mais on évitera la faillite » (Infos Dijon).

•• Dans le village de Santenay (à 20 kilomètres au sud de Beaune, Côte-d’Or), complètement désert depuis le début du confinement, un commerce reste ouvert 7 jours sur 7 : le tabac-presse repris il y a un an.

« Nous voyons moins de clients mais ils achètent leur tabac en plus grande quantité, souvent par cartouches de dix, pour faire moins de déplacements. De même, nos ventes de journaux en général se sont maintenues » estime la buraliste. L’établissement a récupéré depuis l’automne dernier certaines des fonctions de l’agence postale et « notre activité dans ce domaine n’a pas cessé d’augmenter ».

« Nous étions bien démunis en matériel de protection, au début, mais une personne m’a confectionné des masques en tissu assez épais et je dispose, depuis deux jours, d’une protection en plastique transparent » (Le Bien Public).

•• « C’est brutal mais il faut faire avec et surtout penser aux salariés » souligne un buraliste à Cesson-Sévigné (à côté de Rennes, Ille-et-Vilaine), qui ouvre la partie presse et tabac de son établissement tous les jours.

La partie brasserie est close, avec les chaises et tables extérieures ramassées à côté du bar. Avec son épouse ils serrent les dents alors qu’ils ont déjà affronté l’incendie de leur bar-brasserie en 2017. Une longue fermeture de deux ans avait été décidée avant de pouvoir rouvrir en février 2019.

Les conséquences du confinement sont plus insidieuses : « je fais 120 kilomètres tous les jours pour tenir le commerce, je le dois aux salariés qui sont avec moi. Il faut tenir le coup, penser à l’après quand tout reprendra ».

Dans un calme inhabituel, un petit peu de monde, surtout le matin : « il y a le tabac qui se vend bien sûr, mais aussi le journal, car les gens se tiennent au courant et ils sont contents quand il y a quelque chose sur la ville, un lien entre tous. » (Ouest-France).

•• « On a un peu l’impression d’être le 1er janvier tous les jours » estime un buraliste de la rue de l’Aiguillerie à Montpellier (Hérault).  Le centre-ville est totalement désert.

« On est ravi de remplir notre mission mais on est déjà exposé sanitairement, et maintenant on a aussi peur devant la multiplication des braquages ». Et d’ajouter : « on fait l’effort de prendre la carte sans limite d’achat, mais les banques nous prélèvent toujours des frais » (Midi Libre).

•• « En une semaine, on a vendu environ un tiers de nos stocks » annonce le buraliste de Lorquin,(à 10 kilomètres de Sarrebourg, Moselle). « Le nombre de clients n’a pas augmenté mais ils achètent en grosse quantité, notamment des cartouches et des pots pour les cigarettes à tuber ou rouler ».

Le constat est le même à Sarrebourg où les gens font la queue devant les buralistes.

À Delme ( à une trentaine de kilomètres de Metz ) les buralistes dénombrent une perte de clients journaliers de plus de 50 %. Mais comme pour Lorquin, ils achètent beaucoup de produits d’un coup : « on se rend compte que les habitudes de consommation ont changé » explique la buraliste.

Les buralistes peuvent rencontrer un manque de produits voire une pénurie dans certains cas, comme à Phalsbourg : « nos ventes ont augmenté à cause de la fermeture de certains bureaux de tabac dans le coin. Mais nous n’avons quasiment plus de produits car nous n’avons pas eu de livraison de dépannage ». Cela devrait être réglé dans la semaine, selon la buraliste. À Lorquin, on connaît aussi une pénurie, mais les livraisons sont assurées.

La clientèle devient plus importante, du fait de la fermeture l’après-midi de certains établissements : « malgré le confinement, nous avons parfois des clients de Sarrebourg (Le Quotidien.lu).