Épisode 7 de notre revue de presse régionale des buralistes (voir 18, 19, 21, 22, 23 et 24 mars). Alors qu’Édouard Philippe a annoncé un renforcement du confinement, ce sont les consignes de protection sanitaire qui sont au cœur des préoccupations … tout en maintenant le lien social.
•• « Des clients disent que je me barricade, d’autres me remercient. Je les protège, moi et eux » assume un buraliste de La Ferté-Gaucher (à 20 kilomètres de Coulommiers, Seine-et-Marne) qui a instauré, dès le premier jour du confinement, un véritable arsenal sanitaire.
« Les clients entrent par une porte et sortent par une autre de manière à ce qu’ils ne se croisent pas. Nous avons mis des flèches et un marquage au sol pour faire respecter les distances de sécurité. J’ai bloqué avec des tables sur environ quatre mètres le long du bar (qui vend de la boisson chaude à emporter) et devant le point de vente de tabac. Ainsi, la distance avec mes clients est d’environ 1,50 mètre. »
Enfin pour ceux qui optent pour le paiement en espèces, il ne rend pas leur monnaie en main propre, mais dans une bassine « remplie de produit vaisselle et d’eau de Javel. C’est nettoyé toutes les dix minutes environ, ainsi je peux rendre des pièces désinfectées. » (actu.fr).
•• À Lorient (Morbihan), on a surtout conscience d’être un lien avec l’extérieur.
• Pour certains clients, les jeux à gratter s’avèrent un prétexte : « certains clients viennent uniquement pour ça et ça me fait râler, car ce n’est vraiment pas essentiel … » regrette l’employée d’un bar-tabac du quartier Frébault.« Les journées sont longues mais les gens sont sympas ; parfois, l’unique but de leur journée, c’est de repartir avec leur gobelet de café et le journal ».
Ici, on est très strict sur les précautions sanitaires. En témoignent les affiches collées en vitrine invitant à entrer à raison d’un client à la fois. Ces buralistes ne servent la clientèle qu’avec masques et gants et ils ont toujours à portée de main leur gel hydroalcoolique.
• Une collègue précise que ses pensées vont surtout vers ceux qui continuent à travailler au port : « tant qu’on peut, on tiendra pour eux ; pour le reste, on s’adapte … ».
• « On a beaucoup de : merci à vous d’être ouvert ! On me demande si je ne trouve pas mon temps trop long » souligne le patron d’un tabac-presse. Il constate de nouveaux comportements : « les gens achètent par quatre-cinq des magazines pour toute la famille ; ils se mettent à lire et il faut bien occuper les enfants … ». C’est parfois une première sortie depuis une semaine de confinement. Un vapoteur se l’est autorisée pour faire son stock de recharges. Un mot d’ordre : optimiser au maximum ses déplacements (Le Télégramme).
•• Très bon bricoleur, un buraliste de Gérardmer (Vosges) a décidé de consacrer son dimanche a réalisé un écran de plexiglas qu’il a posé sur le comptoir. Outre les consignes de sécurité à respecter, il a mis à disposition des clients du gel hydroalcoolique et des lingettes désinfectantes.
Les réactions sont parfois vives chez certains clients qui, curieusement, ne comprennent pas la pertinence de rester ouvert : « nous ne sommes pas là par plaisir mais pour rendre ce service à notre clientèle » justifie le buraliste (Vosges Matin).
•• Depuis le début du confinement, l’activité a été bouleversée mais ce couple de buralistes de Teloché (à 17 kilomètres du Mans, Sarthe) a su s’adapter. « On a tout d’abord modifié nos horaires d’ouverture de manière à être le plus efficient possible et surtout être présent quand il y a besoin ». « Nous sommes ouverts le lundi matin pour éviter que nos concitoyens n’aient à se déplacer à l’extérieur de la commune ».
« On remarque que les gens lisent beaucoup plus, que ce soit la presse ou les magazines, ça fonctionne bien (…) Nous ne vendons plus du loto ou des jeux à gratter seuls, les gens doivent acheter en plus quelque chose d’indispensable à la vie de tous les jours comme des timbres, de la presse ou du tabac ».
Zonage au sol afin de bien faire respecter les consignes de sécurité, masque pour les buralistes … : « de manière générale, les comportements sont bons et chacun respecte bien les consignes ». D’ailleurs, en général, les clients entrent spontanément un par un (Ouest-France).
•• À Soyons (à une dizaine de kilomètres de Valence, Drôme), ce commerce d’utilité locale n’a jamais aussi bien porté son nom. Le tabac-presse-épicerie Vival est toujours ouvert.
La buraliste, protégée par un masque, explique : « on a connu un pic d’affluence incroyable la semaine dernière, je n’avais jamais vu ça mais depuis la fréquentation est revenue à la normale. Les gens viennent chercher leur pain, journal, tabac, mais ils prennent autre chose, du sucré, du salé ou des magazines. »
« Il y a certes du retard dans la livraison des commandes, mais pas de pénuries, rien ne manque, et les gens sont solidaires, les masques nous ont été donnés par un kiné, les gens ne s’attardent pas dans le magasin. Nous restons ouverts aux mêmes horaires, tant que l’État l’autorise. » (Le Dauphiné Libéré).