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12 Avr 2020 | Profession
 

Épisode 26 de notre revue de presse régionale des témoignages de buralistes (voir 11 et 10 avril).

•• Dans le petit bourg de Brain-sur-Vilaine (Ille-et-Vilaine, à la limite de la Loire-Atlantique), le Bistrot est incontournable. Un lieu de rencontre et d’amitié, mais aussi le dernier commerce du village : tabac, presse, jeux, pain, produits régionaux, on y trouve l’essentiel.

« Avec l’arrêt du café-restaurant, j’ai perdu 60 % de mon activité. C’est un peu dur, d’autant plus qu’en début d’année, mon conjoint m’a rejoint au commerce » annonce la buraliste.

« J’ai élargi l’offre, en proposant plus de produits locaux, et modifié mes horaires. Je vois aussi de nouveaux clients qui reconnaissent les bienfaits des commerces de proximité. À ceux-là, je dis : lorsque la vie aura repris son cours normal, ne nous oubliez pas ! ».

Un marché local, le dimanche matin, était en projet, bien avancé. « Avec des produits régionaux et dans une ambiance festive. Pour l’instant, on ne peut pas démarrer. Dans un premier temps, je vais permettre l’accès à mon commerce à quelques producteurs » propose la buraliste, qui se projette plus avant : « j’aime ce que je fais et je peux tenir trois-quatre mois, après, c’est incertain … » (Ouest-France).

•• « Non Monsieur, je suis navré mais je n’ai plus cette marque ! »

Cette phrase, François Guilbert, buraliste à Tilques (près de Saint-Omer) et président des buralistes du Pas-de-Calais-Ouest, est obligé de la répéter fréquemment. Pour cause, sa réserve est au plus bas et la livraison habituelle, une fois tous les quinze jours, ne suffit pas pour satisfaire la demande.

« On nous dit que les gens fument plus parce qu’ils sont confinés mais ça n’a rien à voir » s’agace-t-il. « Il y a une augmentation de 30 % de la consommation près des frontières, parce que les Français se remettent à acheter en France, ce qui n’était plus le cas ». La frontière est pourtant située, au mieux, à une quarantaine de kilomètres.

C’est du côté du tabac à rouler, préféré par beaucoup de consommateurs, que la demande se fait sentir : « quand on n’a plus de pots, ils se rabattent sur des blagues à tabac et finissent par revenir aux paquets » constate une buraliste de Saint-Omer.

Malgré le retour de ces clients, les bar-tabac ne sont pas tous à la fête. « En centre-ville, on a perdu nos habitués qui venaient de l’extérieur de Saint-Omer et qui achètent désormais au plus   près » analysent d’autres collègues de Saint-Omer, « donc, on est loin de faire des bénéfices en tabac. »

Seuls vrais gagnants de l’histoire, les buralistes 100 % tabac. « J’ai doublé mon chiffre d’affaires » estime une buraliste. « Depuis trois semaines, je suis débordée. C’est à la fois très bien mais aussi fatigant. Quand ça va s’arrêter, je prendrai des vacances » (La Voix du Nord).

•• « Depuis l’apparition du virus, notre situation est catastrophique. La seconde semaine qui a suivi le confinement, j’ai préféré ne pas ouvrir faute de gants, de masques et de gel hydroalcoolique » confie le buraliste d’un bar-tabac à Caluire-et-Cuire (Rhône).

Si la vente de tabac reste la principale activité de l’établissement, elle n’est vraiment intéressante, selon lui, qu’en y associant les activités de bar et de jeux.

De plus, il souffre actuellement de passages sporadiques sur l’ axe routier où il est situé – très passant en temps normal -alors qu’ailleurs, chez des collègues, les queues s’allongent pour acheter des paquets, par crainte de pénurie.

« J’ai pu rouvrir le 30 mars après avoir isolé la caisse d’une bâche. Avec moins de 80 % de chiffre par rapport à l’an dernier, le bilan de mars est très mauvais.

Ma femme, gérante du bar, n’a pas pu se verser de salaire. Le compte professionnel est dans une situation critique … L’aide promise de 1 500 euros, versée sur le compte professionnel, ne permet pas de disposer de ces fonds pour les frais courants de la famille. Le prêt de trésorerie demandé auprès de notre banque est en attente. Nous ne savons plus quoi faire, nous sommes perdus » (Le Progrès).