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10 Avr 2020 | Profession
 

Épisode 23 de notre revue de presse des témoignages de buralistes en région (voir 8 et 9 avril).

•• Le couple de buralistes de Potigny (à 26 kilomètres de Caen) se relaie « l’un le matin, l’autre l’après-midi ».

« Nous conservons tous nos clients, mais ils effectuent plus d’achats à la cartouche pour venir moins souvent » constate-t-il. « Nous rencontrons aussi de nouveaux clients : des gens qui habitent dans le secteur mais qui travaillent à Caen et sont habitués à faire leurs achats en ville. Comme beaucoup ne travaillent plus à cause du confinement, ils viennent se fournir ici. » Si la vente de bibelots et de cadeaux s’est effondrée, la presse et les jeux (grattage et loto) se maintiennent.

Financièrement, l’impact de la fermeture du bar sur le chiffre d’affaires de l’établissement « est de l’ordre de 20 %, car nous avons la chance de faire partie des gros débits de tabac sur la région » révèle la buraliste. Les commerçants n’ont pas été livrés à eux-mêmes, soulignant « la réactivité du comptable et de leur banque ». Au bout du compte, prenant en considération toutes les vitrines fermées autour de chez eux, « nous ne sommes pas les plus à plaindre » (Ouest-France).

•• Des slogans, des conseils, des rappels … la vitrine d’un tabac-presse de Bourg-en Bresse est tapissée d’affiches sur les consignes sanitaires avec pour objectif d’informer. « C’est essentiel, si l’on veut continuer à proposer nos services aux Burgiens, en prenant des précautions » précise la buraliste, qui porte une casquette munie d’une visière de protection.

Rester ouvert, oui, mais sans abus. Elle a choisi d’arrêter la vente de jeux de grattage afin d’éviter les allées et venues intempestives : « il est arrivé qu’une personne vienne, plusieurs fois dans la journée, pour cela. C’est trop risqué si nous voulons assurer un service minimum ». Chaque jour, le couple sert une centaine de personnes, contre 500 avant le confinement. « On n’ouvre que le matin. L’après-midi, on le consacre à confectionner des masques réutilisables, que l’on donne, gratuitement, aux clients, on en a déjà fait 186 ».

• Un confrère accueille ses clients masqué et ganté, cela n’a pas toujours été le cas : « on s’est senti délaissé par l’État. On n’était pas équipé. Ce sont nos clients qui nous ont donné le matériel ». Des produits alimentaires sont aussi proposés dans sa boutique : « beaucoup de personnes préfèrent faire des courses d’appoint chez moi, plutôt que d’aller en grande surface. On nous dit tous les jours combien c’est heureux que nous soyons ouverts » (Le Progrès).

•• Les buralistes du tabac-presse de Lamagistère (à 3 kilomètres de la centrale de Golfech, Tarn-et-Garonne) devaient céder leur affaire à la fin du mois de mars à des repreneurs venus de Palavas-les-Flots. Déplacements et déménagements étant suspendus, tout est donc renvoyé à une date inconnue. Ils prennent donc leur mal en patience derrière leur comptoir, en regardant les effets de la crise au plus près.

Les premiers temps, le stock a été « dévalisé » et malgré tout, les livraisons régulières permettent de regarnir les rayons vides. « Les ventes de tabac ont bien évidemment augmenté, et en dehors de la presse quotidienne, c’est la partie ludique qui a explosé, mots croisés, fléchés, revues de jeux divers … Quant à l’angoisse rencontrée, elle est mitigée, certains prennent la crise trop au sérieux et se conduisent mal, d’autres pas assez ! Les incivilités sont quand même rares, et les gens jouent le jeu, ils ne sortent qu’une fois pour leur alimentation, tabac ou presse, pain, et l’on ne voit pratiquement personne dans les rues » (La Dépêche du Midi).

•• Horaires réduits, activité bar-brasserie-banquet arrêtée, relais colis en berne … pour ce buraliste de Marœuil (à 9 kilomètres d’Arras, Pas-de-Calais).

« On n’a plus beaucoup de tabac en rayon. Le tabac part plus vite en pots qu’auparavant. Ceux qui faisaient leurs achats en Belgique et ne peuvent plus traverser la frontière viennent désormais chez nous. Je fais encore les jeux à gratter mais les clients n’ont pas le droit de ne venir que pour ça. Je n’ai plus que le tabac et la presse qui fonctionnent ».

«  Je suis en train d’estimer mes pertes avec le comptable et ça dépassera les 50 % de mon chiffre d’affaires. En avril, ça risque d’être pire. D’un point de vue sanitaire, je n’ai pas vraiment de craintes. J’ai des collègues qui mettent des masques en plexiglas. Pas moi. C’est parfois compliqué de respecter les gestes barrière quand on va conseiller un client au kiosque ou quand on lui ramène un colis. Mais on fait au mieux » (L’Avenir de l’Artois).

•• Après quelques craintes au début du confinement, ce couple tenant un tabac-presse à Caudan (à une dizaine de kilomètres de Lorient, Morbihan) est revenu à des horaires d’ouverture habituels. « Si les clients viennent moins souvent, ils achètent de plus gros volumes. Nous ne sommes pas perdants. La clientèle est bien là, mais ce n’est pas celle que nous connaissions avant le confinement. Nous tissons de nouveaux contacts, et les demandes sont différentes. On nous demande beaucoup de timbres depuis la fermeture du bureau de poste de la commune » explique la buraliste.

La vente de tabac est assez soutenue, idem pour les cigarettes électroniques car de nombreux magasins spécialisés sont fermés. À cela, se greffent des demandes inhabituelles : « il y a une forte demande en cartouches d’encre. Celles que nous proposons sont toutes reconditionnées par une entreprise installée à Caudan. Et les demandes en photocopies, notamment pour les attestations de sorties, explosent ».

Côté librairie, « les ventes de presse jeunesse sont en progression.  Sur les quotidiens, les ventes sont aussi plus importantes » (Ouest-France).