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24 Avr 2020 | Profession
 

Épisode 37 de notre revue de presse des témoignages de buralistes à travers les régions (voir 23, 22 et 21 avril).

•• « Il y a une semaine, tous nos clients attendaient à la porte, car ils savaient qu’on avait été ravitaillés ». Les buralistes de Boulogne-sur-Mer voient – encore – leurs stocks pris d’assaut.

« Au tout début du confinement, j’ai une personne qui est venue m’acheter entre 10 et 15 pots de tabac » raconte le patron du Jubilé (photo) « en y repensant, ça a été une erreur de les lui vendre. Avec une livraison par mois, il faut déjà que je commande avec précision, ce qui n’est pas évident… Alors, je vais limiter pour que tout le monde puisse avoir son tabac. » Pour l’instant, le buraliste tient le choc. Il a revu ses horaires à la baisse (…)

Une consœur voit d’ailleurs beaucoup de nouvelles têtes passer le pas de la porte : « on a des clients d’habitude occasionnels qui reviennent, nos clients d’antan » sourit-elle, en commentant, « c’est une belle démonstration de la fuite des rentrées fiscales » (La Semaine dans le Boulonnais).

•• La préoccupation du moment, d’un couple de buralistes à Argentan (13 000 habitants au nord de l’Orne) « c’est le manque de masque pour nous et le personnel ».

« La ville devait nous en fournir mais j’ai lu qu’ils étaient bloqués à l’aéroport. » Elle pensait en fabriquer, mais elle a fait trois magasins, ceux qui étaient ouverts, étaient en pénurie d’élastique … Finalement, une paroi transparente a été installée à la caisse : « ça protège davantage. Pour nous et les clients. C’est primordial ».

Côté activité, « on a une baisse du nombre de clients mais compensée en partie par un panier plus important. Les gens prennent des articles pour trois quatre jours ». Pas de dégringolade côté presse, des ruptures de stock sur certains journaux faute de livraison. Le tabac, qui représente 60 % de l’activité en temps normal, se maintient, comme La Française des Jeux (Le Journal de l’Orne).

•• « À une semaine près, rien ne s’est passé comme prévu » regrette l’ancien patron d’un bar-tabac à Saint-Yan (1 187 habitants, près de Digoin).

Effectivement, l’établissement a fermé le 15 mars et la nouvelle propriétaire devait rouvrir dans la foulée après une formation de deux jours. Impossible en période de confinement, elle a été inscrite à des sessions en ligne … les 18 et 19 avril.

Le deuxième obstacle à la reprise a été la fermeture de l’étude notariale …« Nous avons profité de cette période d’inactivité pour effectuer des travaux de rénovation avant la réouverture, en principe fin mai. Le rendez-vous chez le notaire est fixé au 20 mai »  (Le Journal de Saône-et-Loire).

•• Depuis le début du confinement, un couple de buralistes à Villeneuve-sur-Lot (22 000 habitants, 30 kilomètres d’Agen) a découvert une clientèle régulière du quartier qu’il n’avait jamais vue. Autre changement : « avec le blocage des frontières, nous avons vendu plus de cigarettes et beaucoup plus de pain qu’auparavant ».

« C’est dans ces moments un peu difficiles qu’on peut découvrir tous les atouts d’un commerce de proximité sur le plan social. Et puis depuis plus d’un mois, de nombreuses personnes nous ont remerciés d’être restés ouverts et cela fait toujours un peu chaud au cœur. C’est vrai qu’après le personnel de santé, nous sommes en seconde ligne ».

« Si toutes les conditions sanitaires en matière de sécurité sont réunies, on rouvrira toute la journée à partir du 11 mai. Après il faut bien se rendre à l’évidence que la vie ne sera pas comme avant et qu’il faudra respecter à nouveau tous les gestes barrière » (La Dépêche.fr).