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7 Mai 2020 | Profession
 

Épisode 50 de notre revue de presse des témoignages de buralistes à travers les régions (voir 6, 5 et 4 mai).

•• Café, bar, tabac, dépôt de pain et de gaz, vente de liquides de vapotage, de jeux de grattage et de tirage, de timbres-amendes … Avant le confinement, le patron de cet établissement, près d’Avranches (25 kilomètres du Mont-Saint-Michel), était au four et au moulin.

Mais le 14 mars, il a dû fermer le restaurant spécialisé dans le grillé à la cheminée. Reprenant du poil de la bête, il a décidé de rester ouvert, coûte que coûte : « pas question de tout arrêter. Je ne voulais pas que les gens m’oublient ».

Dans un premier temps, il a improvisé un rayon épicerie : « des produits d’entretien ménager et d’hygiène corporelle, de l’alimentaire de première nécessité, quelques légumes et fruits, des produits laitiers, de la viande sous vide de qualité ».

Ce rayon s’est ensuite enrichi de produits proposés par des producteurs locaux. Les clients ont apprécié : « au point de me dire que j’allais continuer après le déconfinement, en élargissant mon offre avec des bières locales, du cidre, des légumes et des fruits bio ».

Depuis un mois, c’est le retour aux fourneaux, pour des plats à emporter en fin de semaine, cuisinés avec ces produits. « Et ça marche. Je fais en moyenne, par week-end, une trentaine de commandes. Pour faciliter les choses, je fournis l’assiette qu’on me rapporte ensuite » (Ouest France).

•• Au sud de la Somme, autour du Tréport, la vente de tabac a explosé. Un buraliste de Béthencourt-sur-Mer (900 habitants) l’évalue à plus 30 % minimum. Pour une consœur à Saint-Quentin-Lamotte (1300 habitants), la hausse pouvant atteindre 100 % certains jours : « le produit le plus demandé, ce ne sont pas les cigarettes, mais les pots de tabac ».

Leur crainte immédiate, c’est l’approvisionnement : « nous sommes en quasi rupture dans la Somme et la Seine-Maritime s’y trouve aussi. Le client, pour l’instant, se rabat sur les cigarettes, tant qu’il y en a. Mais la situation va empirer : une livraison mensuelle de tabac à tuber est épuisée au bout de 8 jours. »

L’autre souci, c’est le déconfinement partiel du 11 mai. lls ont dû fermer la partie bar et ajoutent que les autres produits proposés sont moins demandés. « Si cette situation perdure, nous ne pourrons pas tenir le coup, beaucoup d’entre nous devront mettre la clé sous la porte » prévoient-ils (Le Courrier Picard).

•• « Sur les 300 buralistes de Haute-Garonne, environ la moitié a commandé des masques. Mais tous n’en ont pas reçu. C’est mon cas, alors que je les ai commandés dès le 24 avril » annonce Gérard Vidal (président de la fédération des buralistes d’Occitanie et vice-président de la Confédération) dans son établissement à Toulouse.

Un confrère de la ville est l’un des rares à avoir été livré  : « j’en ai reçu 200, que j’avais commandés dès le 24 avril. J’ai eu de la chance. Je les ai mis en vente jeudi dernier à 9 h 30, et à 16 heures, il n’y en avait plus. Il n’y a pas eu de cohue, pas de file d’attente, mais voilà, ils sont partis très vite » (La Dépêche du Midi).

•• Avec le confinement et la fermeture des frontières, les fumeurs retrouvent le chemin des buralistes … Mais voilà, malgré une commande doublée en avril, la buraliste de Distroff (1 000 habitants, entre Thionville et la frontière allemande) ne pouvait plus satisfaire la demande depuis la fin de semaine dernière.

« C’est la première fois que cela m’arrive. Tout est parti ! J’attends une livraison pour une commande que j’ai triplée  » (Le Républicain Lorrain).

•• À Aix-les-Bains (30 000 habitants, 18 kilomètres de Chambéry), les masques ne sont pas encore arrivés.

Pour deux buralistes associées, motivées comme jamais mais dans l’attente des produits, « la visibilité est inexistante, avec une première livraison espérée en début de semaine prochaine ».

. Dans un tabac-presse, une commande d’une centaine d’unités a été faite, des clients ayant déjà été demandeurs  (Le Dauphiné Libéré).

•• « Si on veut faire vivre un commerce comme le mien dans une petite commune, on n’a pas le choix. La plupart de ces activités ne me rapportent pas assez et demandent beaucoup de travail, mais elles attirent du monde » confirme le patron d’un tabac multi-services à Digosville (1 000 habitants, 8 kilomètres de Cherbourg) repris il y a un an et demi.

Si tous ces services sont encore disponibles, le plus rentable est fermé : le bar n’accueille plus personne depuis près de deux mois maintenant (La Presse de La Manche).